Se former à la soudure virtuelle est, d'ores et déjà, possible. Dans le cadre d'un partenariat avec le département réalité virtuelle de la société CS, l'Afpa a, ainsi, développé une application simulant la soudure. Muni d'un bras articulé, le stagiaire visualise en temps réel les conséquences de ses mouvements sur des pièces de métaux modélisées sur l'écran d'un ordinateur. « Dans la réalité, à chaque nouvel essai et pour tout nouvel exercice, il faut compter environ 30 minutes pour préparer les pièces de métal qui vont être soudées. Dans l'environnement virtuel de formation au soudage, cette phase de préparation disparaît et le stagiaire peut recommencer l'opération sans délai et autant de fois que nécessaire », explique Daniel Mellet d'Huart, chef de projet sur les usages de la réalité virtuelle à l'Afpa.

Mi-2004, CS commercialisera cette application auprès des entreprises et des organisations professionnelles. Grâce à ce modèle virtuel, qui ne se substitue pas à la pratique réelle, l'Afpa devrait tout de même réaliser 15 000 euros d'économies par an sur ses formations à la soudure.

Mais les simulations métiers ne sont pas nécessairement aussi complexes, et certaines se contentent d'une modélisation à l'écran sans recourir à des périphériques tels qu'un bras articulé, des gants tactiles ou des poignets à retour de force...

Dans ce domaine, Corys Tess, une société issue de la simulation lourde (transport, énergie), comme CS, développe, pour le compte de La Poste, un simulateur de réparation de machines de tri. A partir d'un ordinateur multimédia, les techniciens pourront, prochainement, se former à des procédures de maintenance en visualisant les conséquences de leurs actions sur les mécanismes des machines.

Corys a également développé, pour la société Eramet, spécialisée dans les secteurs miniers et métallurgiques, une simulation à la maintenance électrique basse tension sur les sites industriels, qui représente l'équivalent de cinq jours de formation classique. Cette solution se trouve utilisée en interne, mais est également commercialisée sur CD-Rom auprès d'autres entreprises.

La maintenance représente un créneau de plus en plus porteur en matière de formation virtuelle. Le laboratoire d'ingénierie informatique de l'Enib a livré, en décembre dernier, au Giat, la première version d'un dispositif dans lequel les salariés pourront se faire la main sur des opérations de maintenance industrielle.

Chez Arcelor, les opérateurs se voient, désormais, proposer sur l'intranet dix modules de formation à la maintenance : graissage, tension des courroies, outils de mesure, hydraulique, pneumatique, serrage, alignement... cinquante heures de formation sont en libre-service avec, environ, 30 % de mise en situation devant des équipements modélisés sur lesquels les opérateurs doivent mener des actions de maintenance.

« Grâce à la simulation, il devient possible de visualiser des mécanismes impossibles à cerner sur le terrain, comme, par exemple, la circulation de la graisse dans un répartiteur. Sans se substituer aux formations terrain, ces modules évitent de mettre en place des bancs d'essais, où la manipulation des pièces est contraignante », argumente Henry Fristot, le responsable des nouvelles technologies de l'unité formation du groupe sidérurgique ; 600 000 euros ont été investis dans ce programme, engagé en 2001, sur un support CD-Rom. Et Arcelor compte bien profiter du caractère transversal de ces formations pour les proposer à d'autres industriels. Pour 2004, l'unité formation d'Arcelor concocte un projet visant à former les conducteurs de ponts roulants au travers d'un dispositif virtuel qui ira jusqu'à intégrer le balancement des différents éléments...