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LES NOUVELLES FRONTIERES DE LA FORMATION VIRTUELLE

SANS | publié le : 02.12.2003 |

Les environnements virtuels de formation répondent à la volonté croissante des entreprises de mettre leurs stagiaires en situation d'expérimenter des gestes, des comportements, des procédures inhérents à leur métier... à moindre coût. Les technologies sont mûres, désormais, pour dépasser le stade des projets pilotes.

Paradoxalement, le recours au virtuel dans la formation n'est pas nouveau. Du moins, pour les entreprises susceptibles d'y mettre le prix. Depuis des années, les compagnies aériennes dispensent, par exemple, des formations sur des simulateurs de vol, à plusieurs millions d'euros l'unité. Mais l'heure de la démocratisation de la formation virtuelle "allégée" a sonné. Aujourd'hui, l'immersion d'un stagiaire dans un environnement en 3 dimensions, agrémenté de personnages ou d'objets animés par de l'intelligence artificielle, est possible à partir de n'importe quel ordinateur grand public de moyenne gamme.

Si les coûts de développement des simulations à base d'intelligence artificielle restent importants, la perspective de former un grand nombre de salariés est synonyme d'un retour sur investissement rapide. Sans compter que ces univers virtuels de formation apportent une richesse pédagogique supplémentaire, en complément de formations classiques en salle. Après avoir investi sur la recherche et développement, les acteurs de ce nouveau secteur de la formation enclenchent, désormais, sur la phase d'industrialisation, avec des produits dont les socles technologiques sont susceptibles de se décliner pour répondre à différents besoins.

Simulations métiers

Si le marché de la mise en situation managériale virtuelle reste encore balbutiant, mais néanmoins riche de promesses (lire p. 22), le retour sur investissement de ces nouvelles approches pédagogiques est plus facile à mesurer sur des simulations métiers, qui économisent de considérables frais de logistique et d'immobilisation des infrastructures (lire p. 16). Mais tant au niveau des formations comportementales que métiers, il n'est pas nécessaire d'investir dans des dispositifs de simulations fondés sur des développements complexes pour immerger les stagiaires dans des univers virtuels.

Outils Internet

Largement utilisés sur Internet, les outils de l'éditeur Macromédia (Flash et Shockwave) permettent de développer des animations en 2D ou 3D, à partir desquelles les stagiaires sont invités à résoudre des séries d'exercices s'affranchissant des poussiéreux quiz en forme de oui/non.

Avec les jeux de simulations économiques, qui existent depuis déjà plus d'une dizaine d'années, la virtualité s'exprime, d'ailleurs, autrement que par la modélisation graphique (lire p. 18). A quand des tuteurs virtuels qui guideront les stagiaires dans leurs parcours de formation ? Avec un budget de 1,5 million d'euros sur deux ans, un projet baptisé APLG (Atelier pédagogique logique générique) vient d'être lancé à l'initiative de plusieurs institutions et d'entreprises, afin de proposer un modèle générique de tuteur virtuel (1). L'idée consiste à faire en sorte qu'un agent intelligent trace en permanence les actions des stagiaires, opère un travail d'analyse et restitue en mode textuel ou vocal des informations contextuelles.

Impliquer ergonomes et formateurs

« Avec la maturité des technologies, le moment est venu d'impliquer des ergonomes et des formateurs en amont des projets, afin de mettre l'accent sur la pédagogie susceptible d'être intégrée dans les univers virtuels », déclare Domitile Lourdeaux, ingénieur de recherche au centre de robotique de l'Ecole des mines. Aux Etats-Unis, l'ISI (Information sciences institute), de l'université de Californie du Sud, a, d'ores et déjà, développé un tuteur virtuel sous la forme d'un personnage baptisé Steve, qui accompagne des stagiaires sur des procédures de maintenance industrielle.

Dimension collective

Reste que ces tuteurs virtuels supposés intelligents ne se substitueront pas pour autant aux formateurs en matière d'accompagnement. D'autant plus que les univers virtuels de formation ne parviennent pas encore à apporter une dimension collective à l'acte d'apprentissage. Dès lors, la place des formateurs dans des formations en salle, à la durée certes raccourcie, est loin d'être remise en cause.

(1) APLG : projet initié par le centre de robotique de l'Ecole des mines, l'Afpa, la SNCF, Daesign, Clarté (centre lavallois de ressources technologiques) et CS. Cette dernière société assure 65 % du financement du programme et aura, in fine, la main sur la commercialisation de la solution.

L'essentiel

1 Les actions de formation utilisant les principes de la "réalité virtuelle" sont maintenant possibles grâce aux capacités des ordinateurs grand public. Aujourd'hui, les coûts de développement des univers virtuels pèsent encore lourd, mais la capacité à démultiplier le nombre d'utilisateurs est synonyme de rentabilité.

2 Les outils de la réalité virtuelle peuvent s'appliquer à tous les domaines : formations managériales, formations métiers... Les savoir-faire du jeu vidéo ne manquent pas de déteindre sur ces nouvelles approches pédagogiques.

3 Environnement virtuel ne signifie pas exclusivement technologie. En amont, les pédagogues doivent être impliqués dans les projets. En aval, les formateurs restent indispensables pour suivre et décrypter les parcours.

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