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Les cadres européens travaillent trop

SANS | publié le : 02.12.2003 |

Interrogés par Eurocadres, organisation syndicale affiliée à la Confédération européenne des syndicats, les cadres de six pays européens plaident pour une réduction de leur charge de travail.

L'usure au travail gagne les cadres européens. C'est le constat formulé par l'organisation syndicale des cadres européens Eurocadres, à l'occasion de sa dernière assemblée générale, le 24 novembre, à Bruxelles. Selon l'étude, réalisée dans six pays* et portant sur le temps de travail et la charge de travail, entre 73 % (Italie) et 95 % (Suède) des cadres sondés considèrent leur charge de travail « lourde ou excessive ». Ils travaillent, en moyenne, plus de 44 heures par semaine. La durée hebdomadaire du travail paraît plus importante au Royaume-Uni (47,1 heures) que dans les autres pays, notamment en France (44,6 heures). Toutefois, elle reste, en moyenne, supérieure de 4,3 heures à celle de l'ensemble des salariés.

Travail hors "bureau"

Avec l'explosion des nouvelles technologies, la frontière entre vie privée et vie professionnelle s'estompe de plus en plus. « Une grande partie des dépassements horaires provient de ce travail en dehors du bureau », estime Eurocadres. L'étude révèle qu'entre le tiers (33 % des cadres suédois) et la moitié des cadres interrogés (52 % des Britanniques) affirment devoir être joignables en dehors de leur temps de travail. En France, 46 % des salariés reconnaissent emporter du travail à la maison au moins une fois par semaine, contre 77 % pour les Britanniques, qui consacrent chez eux, chaque semaine, 5,9 heures à leur activité professionnelle. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant d'apprendre que les actions de formation se déroulent en dehors du temps de travail. Cette situation concerne 51 % des cadres italiens et suédois et 56 % des britanniques.

Aucune compensation

Les dépassements d'horaires, estimés entre 5 et 10 heures par semaine, ne donnent lieu à aucune récupération. D'une part, parce que les cadres admettent qu'il leur est impossible de calculer ces heures. D'autre part, « l'exclusion de la législation ou des conventions collectives (y compris les systèmes de contrats individuels) constitue la principale raison pour ne pas accorder aux cadres la possibilité de récupérer les dépassements », avance l'organisation syndicale. Laquelle considère que la réglementation est « peu appliquée dans la pratique » (selon 30 % des cadres en France et 16 % au Royaume-Uni).

Lorsque les compensations existent, elles s'exercent sous la forme de récupération en temps ou bien avec un mixte temps/argent. Sans surprise, les cadres plaident pour une réduction de leur charge de travail. Ils s'expriment en faveur de systèmes flexibles, de dispositifs de compte épargne temps ou de récupérations par des congés de longue durée. Autre solution avancée par les cadres : le respect de la durée du travail sans dépassement.

* Finlande, France, Italie, Portugal, Royaume-Uni et Suède.

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