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L'engagement détaché

SANS | publié le : 02.12.2003 |

L'entreprise réclame un engagement fort de la part de ses salariés. Cette motivation, chacun la donne bien volontiers, surtout si les trois conditions idéales sont présentes : aimer son métier, entretenir de bonnes relations avec son manager et travailler dans une ambiance positive.

Aujourd'hui, l'exigence d'engagement augmente. Il ne s'agit plus seulement de bien réaliser son travail, mais d'atteindre des objectifs toujours plus élevés, souvent dans un climat de stress et de peur. Si l'on n'y parvient pas, la sanction tombe. On peut perdre son poste ou être mis à l'écart. Certains commencent à penser « mieux vaut ne pas trop s'impliquer, car c'est un engrenage dangereux ». Autour d'eux, nombreux sont les exemples de salariés consciencieux, dédiés à leur entreprise et néanmoins laissés pour compte quand les choses vont mal. Ils en tirent les leçons. Ils aspirent également à moins de pression et davantage d'équilibre. Ils veulent avoir du temps pour leur vie privée. « Il n'y a pas que le travail », disent-ils. Ils souhaitent réussir à la fois leur carrière et leur vie personnelle. La solution consiste, alors, à se créer de nouveaux repères.

S'engager oui, mais pas n'importe comment. Se concentrer sur les priorités de sa fonction, avoir le souci de la collaboration avec les autres, entretenir une ambiance d'équipe autour de soi, voilà pour l'essentiel. Mais, s'ajoutent à cela stimuler son envie d'apprendre, accepter de se remettre en cause et faire bénéficier son entourage de ses compétences. Cette nouvelle donne est d'autant plus puissante qu'elle s'appuie sur deux registres : l'honnêteté à l'égard de l'entreprise, et l'engagement vis-à-vis de soi-même (respecter ses valeurs, avoir le courage de travailler sa personnalité pour progresser). L'individu ne supporte pas de stagner. Encore plus dans sa personne que dans son métier. Quand il est resté sur place trop longtemps sans se transformer, sans devenir plus ouvert, compréhensif, courageux, entreprenant ou créatif..., il s'aigrit. Il va critiquer les autres, se mettre en avant ou garder le pouvoir. Parce qu'il n'évolue pas.

Le deuxième volet, complémentaire de l'engagement, est le détachement. Il consiste à prendre du recul, à ne pas se laisser atteindre par les prises de position des uns, les faiblesses des autres, le stress ambiant, les réorganisations fréquentes, l'incertitude et les folies qui l'accompagnent. On devient fort quand on remet chaque chose à sa juste place. La vie ne va pas s'arrêter si l'on n'obtient pas sur le champ les réponses voulues à ses attentes. La solution est de lâcher son besoin de contrôle sur les choses et les personnes ; garder du recul sur les événements, mais aussi sur ses propres émotions.

Parvenir à un "engagement détaché", voilà sans doute la nouvelle façon de réussir.