Les cadres européens ont pu tirer leur épingle du jeu, entre juillet 2002 et juin 2003, malgré une conjoncture défavorable. En effet, l'emploi les concernant a progressé de 2,5 %, selon le dernier panel européen de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), réalisé en juin dernier auprès de 3 765 entreprises de huit pays européens*. Concrètement, ce sont 217 000 nouveaux postes cadres qui ont été créés, dont 12 % en France, ce qui la place au 3e rang, derrière le Royaume-Uni et l'Espagne.

Pour autant, ce n'est pas l'euphorie. Le taux de croissance de l'emploi cadre a fléchi de 0,7 point en un an. Quant aux embauches, l'Apec fait état d'une chute de 20 % sur la période étudiée (- 12 % en France, - 8 % en Espagne, - 38 % au Luxembourg, - 32 % aux Pays-Bas, - 29 % en Allemagne, - 25 % en Italie, - 23 % en Belgique et - 20 % au Royaume-Uni). Et, comme c'est généralement le cas en temps de crise, les entreprises ont préféré les profils confirmés (57 % des embauches).

A qui la faute ? A la forte baisse de l'activité dans les services, constatée dans l'ensemble des pays interrogés, répond l'Apec. Bon point, en revanche, pour le secteur du commerce et ses 96 500 nouveaux postes (+4,7 %), contrastant avec les 60 000 comptabilisés dans les services (voir graphique).

En termes de fonctions, les cadres informaticiens et ceux des études-recherche-développement payent le plus lourd tribut, avec une baisse respective de 46 % et de 41 % du nombre de leurs recrutements. Plus modérée : celle concernant les cadres commerciaux (-12 %) et ceux de la production (-13 %).

Qu'en sera-t-il en 2004 ? Selon les prévisions des entreprises, les recrutements devraient accuser une baisse de 5 % à 15 % jusqu'à l'été prochain. Seules l'Espagne et l'Italie se distinguent et envisagent un nombre d'embauches en hausse.