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Des personnes handicapées mieux accueillies

SANS | publié le : 25.11.2003 |

Soixante-quinze entreprises ont recours à Acor H, un dispositif collectif de conseil en RH lancé, depuis dix-huit mois, par l'Agefiph Rhône-Alpes, pour faciliter l'insertion des personnes handicapées.

L'Agefiph Rhône-Alpes mise sur "Acor H" (Appui-conseil en ressources humaines) pour promouvoir l'emploi des personnes handicapées dans les entreprises. Ce nouveau dispositif, lancé dès 2002, est fondé sur un partenariat avec le Medef, le réseau de placement Cap Emploi et Aravis, structure régionale de l'Anact, qui anime une plate-forme de dix consultants sélectionnés sur appel d'offres. Dans un bilan d'étape, présenté mi-octobre, les intervenants ont énuméré les conditions de réussite dans l'entreprise : engagement de la direction, implication de la médecine du travail, plan d'action précis, communication sobre et diffuse, pratique du retour d'expérience pour lever les difficultés d'adaptation... L'intégration du handicap est un processus de longue haleine.

Trois prestations

En dix-huit mois, les chargés de mission du Medef ont convaincu 86 entreprises de plus de 100 salariés (principalement issues de l'industrie, du commerce de distribution et du secteur sanitaire et social) - 11 d'entre elles ont abandonné en cours de route - de recourir à Acor H. L'entreprise choisit parmi trois prestations. Elle peut s'en tenir à un diagnostic court (deux à quatre jours) pour recueillir les données sociales essentielles, assorties de préconisations à moyen et long termes, ou bien opter pour une prestation plus poussée, de l'ordre de sept à quinze jours répartis sur plusieurs mois. Dans ce cas, « le consultant peut intervenir de deux façons. Soit il explore le champ RH de l'entreprise, soit il cible son intervention sur la résolution d'une situation problématique », explique Alain Charvet, chargé de projet Aravis. La mise en place des plans d'action est ensuite relayée par les structures du réseau Cap Emploi.

Allègement financier

Quelle que soit la formule retenue, les coûts de conseil sont pris en charge par l'Agefiph (11 000 euros en moyenne). A l'issue, l'idéal est de viser la signature d'une convention d'objectifs entre l'entreprise et l'Agefiph, voire d'engager la négociation d'un accord d'entreprise sur l'embauche de personnes handicapées. Pour l'heure, les dirigeants ne cachent pas qu'Acor H doit leur permettre d'alléger leur contribution compensatrice à l'Agefiph. Go Sport (lire encadré), qui ne comptait que deux unités Cotorep pour un effectif de 3 400 salariés, versait, ainsi, 228 000 euros par an.

Il s'agit, aussi, d'agir sur l'environnement de travail à moindres frais. Bénédicte Gimeno, DRH du fabricant de textile technique Porcher industries, ne s'en cache pas : « Acor H m'a donné la possibilité financière de mener une étude ergonomique de fond », justifiée, notamment, par la difficile expérience de licenciements de jeunes pour inaptitude. Aujourd'hui, Porcher développe des formations gestes et postures et organise l'accès des femmes à des postes de production. Elle prépare aussi le remplacement d'une machine (100 000 euros), financé à 48 % par le fonds d'amélioration des conditions de travail, délivré par la DRTEFP.

La structuration du partenariat est, donc, un facteur déterminant. « Mes premiers soutiens ont surtout été externes à Go Sport », relève Jean-Claude Chereau, DRH de cette entreprise. La clinique du Val Rosay, dans le Rhône, y a trouvé les ressources pour anticiper le maintien dans l'emploi de son propre personnel. Cette structure médico-sociale, pourtant habituée à la prise en charge de patients handicapés, ne voulait plus se résigner aux licenciements pour inaptitude de salariés atteints de TMS. Même chez Tefal, rompu aux plans d'action envers les salariés handicapés, les audits ont conduit à expérimenter d'autres voies, comme le recours à un kinésithérapeute pour ses opérateurs seniors.

Maintien des seniors

Pour Pierre Blanc, directeur général adjoint de l'Agefiph, l'appropriation de la question du handicap dans les grandes entreprises est révélatrice : « C'est un indicateur avancé d'une politique de maintien des seniors dans l'emploi. »

Acor H illustre la nouvelle stratégie de l'Agefiph de segmentation de son offre. La délégation rhônalpine développe aussi des services plus ciblés sur la compensation du handicap, la création d'entreprise et les parcours de formation. « Nous voulons être davantage identifiés comme un organisme d'ingénierie et moins comme un collecteur », affirme François Atger, le directeur régional.

40 embauches prévues chez Go Sport

Go Sport (3 400 salariés en France, mais 1 200 équivalents temps plein) vient de signer une convention pour l'emploi avec l'Agefiph, au terme d'une réflexion d'un an. L'enseigne s'engage à embaucher 40 salariés d'ici à 2005. Elle crée un poste de chargé de mission handicap, pour répondre aux directeurs de magasin sur des questions de recrutement, de maintien dans l'emploi, ou d'aménagement de poste sur un réseau de 120 magasins. Ce "monsieur Handicap" sera également une interface avec les réseaux spécialisés.

La convention prévoit la réalisation d'un CD-Rom d'information, la déclinaison d'une communication sur le handicap dans les publications internes et externes, ou encore des formations pour les directeurs de magasin. La participation de l'Agefiph sera d'environ 150 000 euros.