logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Augmentations de crise pour les cadres

SANS | publié le : 25.11.2003 |

Dans la dernière livraison de son enquête annuelle sur les rémunérations des cadres, la Cegos constate une érosion des budgets pour 2003-2005, et une forte dégressivité en fonction de l'âge ; les cadres de 55 ans et plus étant les plus mal lotis.

L'enquête de conjoncture sur l'évolution des salaires des cadres, que vient de livrer la Cegos, ne laisse guère d'espoir aux managers qui imaginaient voir progresser leur pouvoir d'achat dans les mois à venir. Les grandes entreprises prévoient, en effet, un taux d'augmentation moyen de 2,9 % en 2004 : ce serait le plus bas depuis dix ans. Sur cette période, les budgets d'augmentations cadres étaient jusque-là restés stables, entre 3,9 % et 3,2 %. Mais déjà, ceux de 2003 pointent tout en bas de cette fourchette. Le taux net d'augmentation, déduction faite de l'indice Insee d'augmentation des prix, s'établit à 1,5 % environ, chaque année, depuis 2001. Il pourrait même être moins bon sur 2003. La Cegos rappelle que, lors de la précédente période de crise, de 1994 à 1996, il était de l'ordre de 2 %.

Augmentations individuelles

Autre constat, renouvelé chaque année : la part croissante des augmentations individuelles. La pratique des augmentations générales est, ainsi, en forte baisse, 26 % des entreprises en prévoient encore en 2004, contre 40 % en 2000. En matière de répartition des augmentations individuelles, l'enquête souligne une forte disparité par tranches d'âge, avec une nette dégressivité : les cadres de 25 à 30 ans reçoivent, en effet, des augmentations plus de deux fois supérieures à celles des plus de 55 ans (5 % pour les cadres de 25 ans et 1,9 % pour ceux de 55 ans). Environ 25 % des cadres de 40 ans et 50 % des 55 ans ont eu un taux d'augmentation de leur salaire inférieur à la progression des prix Insee, voire nul, contre 15 % des cadres de 25 ans.

Salaire d'embauche

Les jeunes entrants pâtissent de la faible tension sur le marché du travail, puisque les barèmes d'embauche augmentent de moins en moins : 6 % en 2000 et 2001, 3,6 % en 2002 et 2,5 % en 2003, soit, pour la première fois, un taux inférieur au budget global d'augmentation annuelle. Selon la Cegos, cette stabilisation des barèmes induit mécaniquement le ralentissement des augmentations prévues pour les jeunes cadres, la hiérarchie des salaires n'étant plus bousculée par les salaires d'embauche des jeunes diplômés. Néanmoins, 54 % des DRH pensent que ces salaires d'embauche vont progresser plus vite que l'inflation dans les cinq années à venir, alors qu'il faudra faire face au choc démographique dans les entreprises.