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Union européenne pour trois syndicats

SANS | publié le : 18.11.2003 |

Des fédérations de la Cfdt française, de la Cisl italienne et de l'Ugt espagnole ont signé un accord de coopération afin de partager leurs informations, faire face à des directions d'entreprise globales et aider les syndicats des pays en voie d'adhésion.

Comment évoluer et ne pas perdre en pouvoir de négociation dans le contexte de l'élargissement de l'Union européenne ? Trois syndicats euro-méditerranéens - espagnol, français et italien -, ont choisi de signer, le 13 juin dernier, à Rome, un accord de coopération, rendu public à Madrid en octobre : la centrale syndicale italienne Femca-Cisl (chimie-pharmacie, pétrole, gaz, eau, caoutchouc-plasturgie, verre, céramique, tannerie, textile, habil- lement), l'espagnole Fia-Ugt (chimie, énergie, textile, habillement, chaussures, cuir, mines) et la fédération chimie-énergie (Fce) de la Cfdt française (industries électriques et gazières, chimie, plasturgie, papier-carton, verre, pharmacie, caoutchouc, pétrole).

Equilibre social

« C'est un bon moment pour trouver un équilibre social face aux désajustements provoqués par la recherche de rentabilité et la flexibilité », explique Francisca Sanchez, secrétaire générale de la FIA-Ugt. Ces trois fédérations, qui coopèrent déjà ensemble depuis 1990, veulent franchir un pas supplémentaire en commençant par se rencontrer, désormais, une fois par mois.

Au programme, figurent le partage des informations, une formation pour les représentants des syndicats, une approche commune sur des dossiers européens et, surtout, la création d'un rapport de force avec les multinationales présentes dans ces pays. « Les responsables de CE se plaignaient souvent du manque total de liens avec les autres comités d'une même multinationale ; en outre, lors des réunions des CE européens, une position commune existe rarement car il n'y a pas eu d'échanges auparavant, ce qui procure une situation avantageuse aux directions d'entreprise », explique Sylvain Lefebvre, délégué national de la FCE-CFDT. L'alliance entre ces trois syndicats devrait leur permettre de mieux peser dans les débats, notamment lors de fusions ou de restructurations.

Echange d'expériences

Autre objectif de cet accord de coopération : l'échange d'expériences avec les pays en voie d'adhésion. Le premier projet, financé par la Commission européenne, est, d'ailleurs, sur le point de débuter. « Nous allons présenter aux représentants syndicaux de la Hongrie, de la Pologne, de la Slovénie et de la Tchéquie l'évolution européenne et le processus qui a mené à la réglementation actuelle ; il s'agira aussi de leur faire saisir l'importance de la future représentation des comités européens, ainsi que celle de la directive européenne sur l'obligation d'information et de consultation des travailleurs », précise Sylvain Lefebvre. Ce projet s'appliquera aussi aux pays pouvant, à terme, intégrer l'UE, comme la Turquie, avec qui des liens syndicaux se tissent déjà.