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L'efficacité des PSA en question

SANS | publié le : 18.11.2003 |

Créées par les premières loi Hartz, les PSA (PersonnalServiceAgenturen), opérationnelles depuis avril dernier, n'ont pas prouvé leur efficacité. Les prestataires, privés, de ces agences, n'y trouveraient pas leur compte.

Le choix de recourir à des prestataires privés pour placer des chômeurs difficilement employables (jeunes de moins de 25 ans et chômeurs de plus de 50 ans) serait-il une fausse bonne idée ? Les PSA sont une agrégation d'agences d'intérim du secteur privé ayant répondu à un appel d'offres émis par les agences fédérales pour l'emploi. Celles-ci désignent les chômeurs qui doivent entrer dans le dispositif sans que les PSA aient la possibilité de les refuser. Les chômeurs sont recrutés en CDD par la PSA, qui les met à disposition d'entreprises clientes. Le but est que celles-ci les recrutent finalement en CDI. Pour motiver les sociétés de travail temporaire, leur rémunération est dégressive : plus elles placent vite un chômeur en CDI, mieux elles sont rémunérées.

Peu d'incitations

Le modèle économique des PSA semble hypothéquer leur efficacité. Il est prévu, en effet, que les intérimaires des PSA bénéficient, pour l'essentiel, des mêmes conditions de travail que les salariés en poste dans l'entreprise cliente. En outre, les intérimaires perçoivent une rémunération même lorsqu'ils ne sont pas en mission, et sont formés. « Si les PSA versent le même salaire aux intérimaires qu'aux salariés des entreprises clientes, il leur faut présenter à ces dernières une facture très élevée. Pour les entreprises, il y a peu d'incitations à avoir recours aux services d'une PSA », écrit Brigitte Lestrade, dans un article du bulletin économique du Cirac.

Marché peu lucratif

Les chiffres émis par l'Agence fédérale pour l'emploi semblent lui donner raison. Les 810 PSA présentes sur le territoire allemand ont, pour le moment, accueilli 24 500 personnes. Celles-ci passent 50 % de leur temps en mission dans les entreprises clientes, et le reste en formation, en arrêt maladie ou en vacances. Par ailleurs, 3 100 personnes sont sorties du système, soit qu'elles ont trouvé un CDI (pour 47 % d'entre elles), soit qu'elles sont de nouveau au chômage. Selon Gabriele Meyer, chargée du suivi de la réforme Hartz au syndicat des services Ver. di, « l'efficacité du privé pour le placement des chômeurs n'est pas prouvée, ce marché n'est pas assez lucratif pour les agences de travail temporaire ».