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Quel type de cadre êtes-vous ?

SANS | publié le : 04.11.2003 |

Selon l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), si les cadres ont pris leurs distances vis-à-vis de leur entreprise, ils ne sont pas démotivés pour autant : un sur deux place l'intérêt de son travail au premier rang de ses préoccupations.

Alors que le débat sur les 35 heures a relancé l'idée de la détérioration de la valeur travail, l'Apec a scruté les comportements des cadres vis-à-vis de leur entreprise et de leur fonction, via une enquête baptisée "Les cadrotypes" définissant sept catégories de salariés, des plus épanouis aux plus mécontents. De quoi faire réfléchir les DRH quant aux attentes de leurs collaborateurs.

Fort investissement

Premier enseignement : les cadres sont fortement engagés dans leur travail. Cette valeur reste essentielle pour eux : ils s'investissent pleinement et peu comptent leurs heures ; 75 % des sondés ont fait des heures supplémentaires en 2002, et 45 % ont travaillé pendant leurs congés. Les autres motivations - salaire et carrière - passent au second plan. Mais si le travail fait encore leur bonheur, ils n'ont plus de lien affectif avec leur entreprise. Près de 50 % d'entre eux ont pris leur "distance" vis-à-vis d'elle. C'est le cas, par exemple, des "mitigés", des "détachés", et des "sceptiques". Exit, l'adhésion aveugle aux discours managériaux, la confiance sans faille aux décisions et aux stratégies venant "du haut" ! De fait, la mondialisation et la concurrence ont changé les rapports de force entre cadres et entreprises. « Aujourd'hui, l'entreprise est autant gouvernée par le marché, le client ou l'actionnaire, que par ses dirigeants », relève Jacky Chatelain, directeur général de l'Apec.

Autre élément : à l'heure où les entreprises militent pour l'employabilité et le développement des compétences, les cadres ont décidé de se réapproprier leur carrière, l'entreprise n'étant plus qu'un "support" pour gérer leur parcours professionnel.

Les "mécontents"

L'insatisfaction peut aller, aussi, jusqu'à la rupture : c'est le cas des "mécontents" (16 %) qui éprouvent une "relation conflictuelle" avec leur société. Ce sont, pour la majorité, les cadres sans équipe, éloignés de la stratégie de l'entreprise, dont les démarches de mobilité ont échoué (seuls 4 % des cadres ont changé d'entreprise en 2002). Dans cette catégorie, on retrouve, pêle-mêle, « des cadres qui se sentent menacés par le chômage, des femmes dont les contraintes familiales pèsent sur leur parcours professionnel, des cadres de PME sans réelles perspectives d'évolution, ou encore des informaticiens ou des commerciaux fortement touchés par le repli conjoncturel ».

Malgré tout, 31 % des cadres conservent un "lien fort" avec leur entreprise. Ce sont les "épanouis" et les "investis", encadrant, dans la plupart des cas, des équipes importantes. Mais, s'ils se sentent bien dans leur peau, cette attitude ne signifie pas qu'ils adhèrent totalement à la culture et aux valeurs de leur société. Ils ne négligent pas les opportunités de carrière : ils étaient, d'ailleurs, parmi les cadres les plus mobiles en 2002. De quoi faire réfléchir, aussi, les DRH sur les stratégies de fidélisation.