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Promotion à l'envers pour salarié âgé

SANS | publié le : 04.11.2003 |

Certains fonds de pension néerlandais vont, désormais, calculer les retraites sur la moyenne des années travaillées. Ce qui pourrait favoriser le recours à une pratique longtemps contestée : la "démotion", ou le fait de "lever le pied" en fin de carrière.

Chez ABP, le plus gros fonds de pension des Pays-Bas, on s'apprête à vivre un changement radical. En effet, au 1er janvier 2004, les retraites dans la fonction publique et l'enseignement ne devraient plus être calculées sur le dernier salaire, mais sur la moyenne des années travaillées. Quant au fonds de pension du secteur médico-social, le PGGM, il envisage d'adopter, lui aussi, ce système, en 2006. « Il faut souligner que l'effet n'est pas rétroactif, précise-t-on chez ABP. On ne remet donc pas en cause les droits acquis avec le système de calcul au dernier salaire. »

La "démotion"

Pour ceux qui approchent, aujourd'hui, de l'âge de la retraite, la différence sera peu visible. Les autres peuvent s'attendre à des conséquences plus importantes, notamment sur le plan financier. Mais tout le monde n'y perdra pas pour autant. Les infirmiers, par exemple, cessent, en fin de carrière, de travailler la nuit ou le week-end, renonçant, alors, aux primes afférentes. Pour eux, le système actuel - sur la base du dernier salaire - n'est pas forcément avantageux.

Indirectement, le nouveau mode de calcul des retraites pourrait aussi remettre au goût du jour un concept apparu il y a une quinzaine d'années : la "démotion". A l'opposé de la promotion, il s'agit pour un salarié d'endosser une fonction inférieure, moins rémunérée. Le plus souvent, la démarche concerne des employés âgés, désireux de "lever le pied" avant la retraite, à un moment où la performance, le pouvoir et l'argent ne sont plus des priorités. Les conditions d'un tel changement professionnel sont, en général, définies dans la convention collective, l'accord d'entreprise ou le contrat de travail.

Une image négative

Mais la loi autorise, aussi, l'employeur à recourir unilatéralement à la "démotion". Dans ce cas, il faut que les intérêts de l'entreprise soient en jeu (par exemple, dans le cadre d'une réorganisation) et que le juge donne son accord. « La "démotion", même volontaire, traîne encore une image négative, constate Ferdinand van der Gun, directeur d'un bureau de conseil et de coaching spécialisé dans ce domaine. On l'assimile facilement à de la démotivation. Et puis, les gens ont tendance à s'identifier à leur travail, c'est pourquoi il leur est difficile de faire marche arrière professionnellement. »

Mais Ferdinand van der Gun prévoit un changement des mentalités dans les cinq ans à venir : « La "démotion" va devenir une étape logique de la vie active. La population vieillit, et les mesures en faveur de la préretraite disparaissent. Il faudra donc travailler plus longtemps, mais aussi autrement, si on veut ne pas passer à côté des choses importantes de la vie. »