E & C : Le recrutement en ligne paraît, désormais, ancré dans la stratégie des entreprises...

F. S. : A l'évidence, les sites RH corporate ont atteint la maturité. D'un point de vue technologique, les solutions sont au point et apportent une réelle valeur ajoutée. Rares sont, aujourd'hui, les candidats, et en particulier les jeunes diplômés, qui ne soient pas branchés sur le Net. Il y a quatre ans, seuls 25 % de mes étudiants possédaient une adresse électronique. La totalité en ont une aujourd'hui.

La fonction RH elle-même a pris conscience du phénomène, alors que, pendant longtemps, la sacro-sainte lettre manuscrite était le passage obligé pour les postulants. Les pratiques ont donc largement évolué, ce qui a généré des réorganisations dans les services recrutement des entreprises. Reste qu'il ne suffit pas d'avoir le plus beau site du monde, encore faut-il pouvoir le faire vivre, l'alimenter en permanence et, surtout, faire preuve de réactivité. C'est la priorité numéro un des internautes.

E & C : En matière de self-services RH, les entreprises ne semblent pas avoir encore exploré toutes les potentialités de ces outils...

F. S. : Sans doute, mais si l'on prend le cas de la gestion des congés et des absences, c'est un gain formidable pour les DRH. Les entreprises adoptent ces libres-services tout d'abord pour éviter les redondances inhérentes au traitement des tâches administratives. La mise en place de la RTT a été un formidable accélérateur pour le développement de ces outils. Le travail administratif occupe, aujourd'hui, de 30 % à 40 % du temps des DRH, quand il en occupait environ 70 % il y a peu. L'autre élément capital dans les self-services RH reste la responsabilisation des managers et des salariés.

Là encore, pour une DRH, ce n'est pas neutre. Un manager peut ainsi disposer, en temps réel, d'un tableau de bord lui permettant de suivre les congés de ses collaborateurs. Il peut également accéder à leurs dossiers administratifs. Nous assistons, finalement, à un basculement de la gestion des carrières vers l'encadrement, le rôle de la DRH étant de réfléchir aux processus et aux outils.

E & C : Quelles sont les évolutions majeures à attendre des self-services RH ?

F. S. : On commence à voir apparaître des portails salariés, dont l'objectif est la mise à disposition de fonctionnalités RH pour les collaborateurs et les managers, le partage des informations et le travail collaboratif.