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Des tests d'alcoolémie sur un site chimique

SANS | publié le : 04.11.2003 |

Depuis 1999, la prévention de l'alcoolisme sur la plate-forme chimique du Pont-de-Claix (38) repose sur l'utilisation d'alcootests pour les salariés employés sur des postes à risques. Quelque 300 tests ont, ainsi, été proposés sur un mode aléatoire et inopiné.

Depuis 1999, quelque 300 salariés de la plate-forme chimique du Pont-de-Claix, réunissant, près de Grenoble, six entreprises *, se sont vu proposer, un jour, par un agent de sécurité, un alcootest. Objectif : vérifier que leur taux d'alcoolémie ne dépasse pas la mesure légale autorisée sur route.

800 postes à risques

Sélectionnés de manière aléatoire, ces employés occupent l'un des 800 postes qualifiés "à risques" sur les 1 300 que compte le site. Pour chaque contrôle, l'agent de sécurité, mais aussi le hiérarchique direct ont également soufflé dans l'appareil. Quatre personnes ont refusé de se soumettre au test. Elles ont été orientées vers le médecin du travail, qui leur a proposé un test "sous le sceau du secret médical". Un seul des 300 testés a été contrôlé positif, donc, pas apte à travailler. Egalement dirigé vers le médecin, il a retrouvé son poste le lendemain, sans sanction.

« Avec cette démarche, la volonté principale est de mieux gérer tous les risques dans un contexte qui n'en manque pas », souligne le Dr Gérard Mathern, médecin du site. Sur cette plate-forme chimique, en effet, plus d'un millier de personnes produisent du chlore et ses dérivés dans un environnement urbain.

Une préoccupation collective

En 1985, le médecin avait évalué que 80 % des salariés n'avaient pas de problème d'alcool, que 10 % à 15 % étaient des buveurs excessifs, 2,5 % à 3 % des buveurs dépendants et 1,5 % d'anciens buveurs. A partir de là, la prévention de l'alcoolisme, qui relevait auparavant du médecin, est devenue une préoccupation collective. Intense, la prévention restait, toutefois, classique : stages, informations, conférences, permanences d'aide, consignes...

Des avis divergents

En 1997, un groupe "alcool" est créé pour aller au-delà. Envisagé, le recours à l'alcootest pour les postes à risques est évalué juridiquement, discuté au plan syndical, intégré au règlement intérieur, puis accepté, après un premier refus, par la direction du travail. Cette fois, l'action ne concerne plus les personnes alcooliques - a priori déjà écartées des postes à risques - mais, sur un mode aléatoire et inopiné, tous les employés qui occupent les postes en question ou exercent des responsabilités. La CGT reste opposée à cette initiative. « L'alcool concerne d'abord le médecin et ses patients », remarque Bernard Ughetto, secrétaire CGT du site. Guy d'Espeuilles, directeur administratif et des ressources humaines chez Chloralp, n'est pas du même avis : « Notre objectif est bien préventif. Cette action a vraiment démystifié la question de l'alcool. Elle s'inscrit dans une démarche globale qui vise, en permanence, à parler et à agir "sécurité". »

* Rhodia, Chloralp, Tolochimie, Teris, Air Liquid et le GIE Spirale, qui regroupe tous les services généraux du site, dont la médecine du travail.

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