Le paradoxe du travail est d'être pris dans une double logique : celle de l'effort et celle du sens. Certes, on va travailler pour gagner sa vie, mais c'est loin d'être la seule raison. Le travail renvoie au sens que l'individu souhaite donner à sa vie. Le travail n'est pas seulement source de produits mais aussi de vie sociale. Il est une valeur de réalisation de soi.
Mais le travail ne peut être étudié uniquement sous l'angle de l'individu : dans l'interrogation « pourquoi j'irais travailler ? », c'est la société qui est interrogée. Pour le salarié, la question est bien plutôt la relation au travail, l'équilibre entre vie personnelle et vie sociale.
Côté entreprise, l'enjeu consiste à trouver un mode relationnel entre collaborateurs, qui donne envie de s'approprier les objectifs, de s'y "investir". Et on ne peut ignorer que la relation entre les entreprises et leurs salariés est de nature instable.
C'est pour questionner ce rapport fluctuant, remis en cause au jour le jour, que quelques grands de la sociologie, de la psychologie du travail et des organisations ont fait cause commune. Au rang de ceux-ci, notamment, Eric Albert, psychiatre, Sylvie Roussillon, psychologue, Renaud Sainsaulieu, sociologue, Franck Bournois, codirecteur du Ciffop, et Jérôme Duval-Hamel, directeur général des affaires sociales d'un grand groupe...
Un recueil de textes qui, sous un titre léger, pose des questions à la fois existentielles et sociales d'importance.