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Les fonds de pension se rétablissent lentement

SANS | publié le : 28.10.2003 |

Aux Pays-Bas, les fonds de pension tentent de se refaire une santé après les déboires de ces dernières années. Mais, dans un contexte difficile, ils doivent se préparer à d'autres changements.

Les fonds de pension néerlandais se remettent doucement de leurs mésaventures boursières. Grâce à un rendement moyen de 4 % au cours du premier semestre 2003, ils ont réussi à réduire de 20 % le déficit portant sur les capitaux de réserve.

En attendant un véritable retour à la normale, les quelque 900 établissements concernés maintiennent les mesures d'économie prises ces dernières années. Ainsi, l'augmentation des cotisations retraite est toujours de rigueur, même si son ampleur varie d'un fonds de pension à l'autre. Dans le commerce de détail, par exemple, les contributions patronales et salariales restent faibles puisqu'elles passent de 3,5 % à 4 % du salaire brut. Chez KPN Telecom, en revanche, elles se montent à près de 15 % contre 12 % l'an dernier.

Serrage de ceinture

Et si les actifs sont obligés de mettre la main au porte-monnaie, les retraités, eux, doivent se serrer la ceinture. Beaucoup de fonds ont, en effet, revu à la baisse l'indexation des pensions sur le coût de la vie, réduisant ainsi le pouvoir d'achat des bénéficiaires.

C'est notamment le cas pour l'hôtellerie et la restauration. Dans le secteur agricole, également, les retraites ne sont plus du tout indexées.

Réforme de la préretraite

Quant aux deux plus grands fonds de pension néerlandais, celui des fonctionnaires (ABP) et celui des professions de santé (PGGM), ils se préparent à un autre changement : remplacer le calcul des retraites sur la base du dernier salaire par un système de proratisation. « Attention, il ne s'agit pas ici d'une mesure d'économie », affirme-t-on chez PGGM. Il n'empêche que cette modification aura des conséquences financières négatives pour la plupart des futurs retraités. En attendant, les fonds de pension doivent encore se préparer à un chantier de taille : la réforme de la préretraite.

Attendre 2006

Le gouvernement actuel ne voulant plus encourager les départs anticipés par des réductions fiscales, il faudra donc revoir, en 2006, toutes les conventions passées avec les salariés. « La mise en oeuvre de cette réforme représente des millions d'euros », estime la porte-parole du VB, l'organisme qui réunit les fonds de pension sectoriels. « La dernière modification du système de préretraite, en 1999, avait déjà entraîné des coûts élevés. Aujourd'hui, dans un contexte difficile, il va falloir tout refaire. »

Les piliers de la "retraite polders"

Le système de retraite néerlandais est une construction reposant sur ce qu'on appelle "les trois piliers". Il y a, tout d'abord, le régime général par répartition (AOW), qui s'applique à toute personne atteignant l'âge de 65 ans.

Ce "minimum vieillesse" est calculé sur la base du Smic. Le deuxième pilier, un système de retraite par capitalisation, ne concerne que les salariés. Selon les modalités définies par les partenaires sociaux, les prélèvements retraite sont gérés par des fonds de pension (d'entreprise ou sectoriels) et placés en Bourse jusqu'au départ de l'intéressé. Ces deux premiers piliers donnent droit à une pension ne pouvant dépasser 70 % du dernier salaire. Le troisième et dernier pilier est une retraite complémentaire, facultative, sous forme d'assurance privée.