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Les entr eprises économisent sur les retraites

SANS | publié le : 28.10.2003 |

Situation économique oblige, les entreprises revoient leurs contributions aux fonds de pension. Difficile pour les salariés américains de savoir ce qu'ils toucheront une fois à la retraite.

«Depuis trois ans, explique Kevin Wagner, expert de la société de conseil Watson Wyatt Worldwide, les fonds de retraite placés à Wall Street sont peu performants. Les actifs se sont, en moyenne, réduits d'un tiers. Et les obligations légales contraignent les employeurs à mettre toujours plus d'argent dans les fonds de pension. » La réglementation américaine lie le montant des versements obligatoires des entreprises à l'évolution du taux d'intérêt sur les bons du Trésor. Ces derniers temps, les variations des taux ont obligé les groupes à verser de plus grosses contributions à leurs fonds de retraites. Du coup, les patrons « réévaluent leurs risques », poursuit Kevin Wagner. En clair, on essaie de réduire le montant des dépenses retraites.

Deux systèmes

Deux systèmes coexistent aux Etats-Unis : les paiements mensuels de retraite définis à l'avance, pris en charge par l'employeur, et les contributions définies, payées de concert par l'employeur et le salarié. La tendance lourde est, bien sûr, de solliciter la contribution du salarié et de réduire celle de l'employeur. « Essayons de passer à travers la tempête économique », dit David Brown, l'expert en relations humaines d'un groupe de 24 000 salariés, membre de la SHRM (Society for human resource management). Les patrons ont plaidé leur cause à Washington. Et la Chambre des représentants vient de voter une loi allégeant les obligations de paiement des entreprises pendant trois ans..., le temps que l'économie redémarre et Wall Street avec.

Mais, les entreprises adoptent des mesures encore plus draconiennes. La société de bourse Charles Schwab vient, ainsi, de suspendre les abondements qui complétaient les versements des salariés, économisant ainsi 12 à 15 millions d'euros par trimestre. Ford suit la même politique depuis janvier 2002, idem pour Goodyear et pour Textron, fabricant d'helicoptères, depuis mai dernier. La compagnie US Air est allée plus loin, elle a récemment tout simplement supprimé ses fonds de pension. Quant aux salariés des PME, s'ils ne veillent pas personnellement à leur épargne, ils devront, en général, se contenter des maigres versements de la retraite Sécurité sociale.

Les entreprises face aux plans d'assurance santé

Le coût des plans d'assurance santé a augmenté de 15 %, en 2003, aux Etats-Unis, selon l'enquête annuelle des sociétés de la Wells Fargo spécialisées dans ce domaine. Selon les auteurs de cette étude, réalisée auprès de 350 compagnies, « les employeurs sont confrontés à des futures dépenses de santé qu'ils n'ont pas les moyens de payer ». Le coût moyen pour un employé célibataire pour un plan PPO (le plus courant) est, déjà, de 3 750 dollars (3 194 euros) par an. Une couverture de toute la famille coûte, en moyenne, 8 432 euros. Un tiers des employeurs paient encore la totalité des plans individuels, et 7 % la totalité des plans famille. Dans les autres cas, en frais partagés, le salarié paie, en moyenne, 23 % du plan.

Aujourd'hui, la solution envisagée par les employeurs (80 %) est de faire payer aussi les salariés ou, quand c'est déjà le cas, d'augmenter leur participation de 10 % au moins. Autre solution : la sensibilisation. American Express vient, ainsi, de lancer une vaste opération pour éduquer tous les salariés aux conséquences de l'augmentation des coûts de santé.