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CHOISIR UN COACHUN TRAVAIL DE PRO

SANS | publié le : 21.10.2003 |

Bien que le marché du coaching soit encore de petite taille, l'utilisation de cet outil RH est, à écouter les entreprises qui l'utilisent, désormais "incontournable" tant il répond à des attentes particulières. Conséquence : l'acte d'achat de cette prestation doit se professionnaliser.

Le marché se stabilise et la clientèle se fidélise, assure Bernard Hévin, du cabinet le Dojo. Utiliser le mot coaching permet de formaliser la demande et de rendre plus rassurant le recours à cette relation d'aide psychologique. »

« La demande grandit et se précise, mais elle se méfie aussi, remarque Florence Liard, coach chez Merlane. Le recours au coaching, qui n'est ni du conseil, ni de la formation, ni une thérapie, est une évolution logique de l'approche management par rapport à l'obligation d'adaptabilité. Le coaching n'est pas qu'un repaquetage marketing, même si ses ressorts ne sont pas fondamentalement neufs par rapport à ce que faisait déjà Socrate. Peut-il exister des risques de "gourouisation" et de manipulation ? Bien sûr, mais pas plus que dans le monde de la formation depuis trente ans, ou que dans n'importe quelle relation interpersonnelle. L'enjeu est de faire connaître le coaching aux entreprises, et de rendre les RH responsables de leurs choix de coachs. »

Professionnalisation du marché

« La demande se professionnalise, mais pas intégralement, analyse Michèle Darmouni, du cabinet de coaching International Mozaik. C'est surtout vrai dans les grands groupes et les PME d'importance. Les réseaux et associations de coachs aident également à la professionnalisation du marché. Indéniablement, et on peut le regretter, le mot coaching est aujourd'hui galvaudé. Mais le processus étant plus important que son appellation, il a de beaux jours devant lui, même s'il change de nom. D'ailleurs, il me semble que les budgets coaching ont été plutôt moins touchés par la crise, en 2002, que les budgets formation. »

« Le marché se porte bien quantitativement, car la crise s'y fait moins sentir que dans le monde du recrutement et du conseil en management, mais aussi parce que cette activité est en phase émergente, et que c'est un marché "contracyclique". En revanche, son image est négative, retient Joël Brugalières, président de la Société française de coaching (SFCoach). La demande se professionnalise dans les entreprises qui utilisent le coaching depuis déjà plusieurs années, et parfois au travers d'approches très structurées en interne, car les éléments constitutifs d'une offre de coaching sont difficiles à vérifier de l'extérieur, ou à faire valider par un Office professionnel de qualification. »

Image troublée

Ces avis de coachs et prestataires de coaching mettent en lumière un double paradoxe. D'abord, l'état du marché du coaching s'avère plutôt bon et est vraisemblablement appelé à se développer, tant il semble répondre à des attentes nouvelles. Mais l'image du terme coaching est troublée par son utilisation excessive et marketing par les prestataires, et par une méfiance des entreprises et des salariés vis-à-vis des risques de pratiques douteuses et incontrôlées.

Un accès difficile pour les PME

Deuxième paradoxe : la professionnalisation de la demande de coaching des grandes entreprises semble avoir été mise en marche de manière encore plus rapide que pour les achats de stages et autres produits de formation professionnelle classiques. Mais la technicité développée par ces grands groupes (voir, notamment, les exemples de Danone et de Renault, p. 18 et p. 20) pour lire le marché et sélectionner leurs prestataires fait craindre qu'elle ne soit jamais accessible aux entreprises de taille moyenne et encore moins aux petites entreprises.

Avoir un spécialiste en interne pour sélectionner l'offre externe est une des stratégies des grands groupes. Ce spécialiste peut être un opérationnel formé au coaching, ou un coach sensibilisé aux enjeux concrets de l'entreprise. A la fois très convaincu de l'intérêt de la démarche et très au fait des enjeux financiers et stratégiques de son entreprise, sa posture face au marché s'avère extrêmement sélective.

Fiches repères

Mais, pour les PME qui n'auront pas les moyens d'une telle démarche, l'affichage de la professionnalisation de l'offre gardera son intérêt. La prochaine création de fiches repères sur le marché et de fiches d'aide à l'achat de prestation par la SF Coach, la création de l'Association professionnelle du coaching en Midi- Pyrénées (APCMP), en ce mois d'octobre, et la tenue des troisièmes Assises du coaching (du 18 au 20 novembre prochains) figurent parmi les exemples qui vont dans ce sens.

L'essentiel

1 Bien que l'utilisation du mot coaching soit galvaudée, comme le reconnaissent nombre de prestataires, ceux-ci s'accordent à dire que le marché ne subit pas de forte crise et qu'il est certainement encore appelé à croître.

2 Les achats de prestations de coaching se professionnalisent dans les entreprises qui utilisent cette modalité pédagogique depuis déjà plusieurs années.

3 La technicité développée par les grandes entreprises pour sélectionner leurs coachs ne semble pas à la portée de toutes les PME.