E & C : L'Association nationale pour la valorisation interdisciplinaire de la recherche en sciences de l'homme et de la société auprès des entreprises (Anvie) a mis en place, le 9 octobre dernier, le club "Egalité professionnelle et mixité dans l'entreprise", dont vous assurez la coprésidence avec Jacqueline Laufer. Quel est son but ?

C. F. : Pendant un an, chercheurs et représentants d'une vingtaine d'entreprises vont travailler à une réflexion commune sur ce sujet crucial de la mixité. Notre voeu est de mieux cerner cette problématique au travers du partage de bonnes pratiques. Selon nous, si nous arrivons à progresser sur cette question, nous gérerons mieux la diversité, l'internationalisation et, plus largement, les évolutions sociales et sociétales. Il en va de notre légitimité d'acteurs sociaux vis-à-vis de nos salariés et de tous nos publics.

E & C : Quels seront les thèmes abordés ?

C. F. : Nous en avons retenu six qui vont donner lieu à des sessions de travail et à l'intervention d'experts du conseil, de l'entreprise et des institutions. Parmi les thèmes proposés, celui relatif au coût de la féminisation est assez nouveau. Nous entendons dire, en effet, depuis longtemps, que les femmes coûtent plus cher que les hommes. Cette affirmation s'appuie sur le coût de la maternité. Nous allons donc interroger les chiffres. La notion de métiers dits masculins nous intéresse aussi. Nous chercherons à savoir pourquoi les femmes sont peu présentes, en particulier sur les lieux de production, et comment certaines entreprises ont contrecarré cette réalité. Autre thème qui concerne les jeunes femmes, mais aussi les jeunes hommes : celui de l'harmonisation de la vie professionnelle et de la vie familiale. Enfin, nous allons traiter de l'expatriation et de la mobilité, ainsi que des apports réciproques qui pourraient avoir lieu entre les entreprises, le monde de la recherche et les instances européennes.