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Les salaires ont résisté à la conjoncture

SANS | publié le : 14.10.2003 |

Malgré une conjoncture morose, les salaires ont progressé en 2003, et ils devraient augmenter de 3 % en 2004, selon l'enquête annuelle de Hay Group sur les salaires. L'individualisation se confirme et l'intéressement se développe.

Le 8 octobre dernier, le cabinet de conseil en management des ressources humaines Hay Group présentait son enquête annuelle sur les salaires, réalisée auprès de 430 entreprises. Comme l'année dernière, les Oetam ont vu leurs salaires de base progresser moins rapidement (3 %) que ceux des cadres (3,2 %) et des cadres supérieurs (3,3 %). Cependant, ce sont eux qui connaissent la progression d'augmentation la plus importante : + 0,2 % entre 2002 et 2003, contre + 0,1 % pour les cadres et - 0,1 % pour les cadres supérieurs. Cela pourrait s'expliquer, selon Hay Group, par une anticipation de la hausse du Smic.

Disparités

L'enquête constate des disparités importantes selon les secteurs. Si la pharmacie a augmenté les salaires de base de 4 %, les services et les services financiers n'ont connu qu'une progression de 2,9 %. Entre les deux, on trouve la grande consommation (+ 3,7 %), la distribution (+ 3,5 %), la chimie-pétrole (+ 3,2 %), les NTIC (+ 3,1 %) et l'industrie (+ 3 %).

Individualisation

Se confirme également l'individualisation croissante des rémunérations, du moins sur le salaire de base. Alors qu'en 1993, seules 18 % des entreprises proposaient uniquement des augmentations individuelles du salaire de base de leurs Oetam, elles sont 42 % dans ce cas en 2003.

Elles sont également de plus en plus nombreuses à faire de même avec leurs cadres : 50 % il y a dix ans, contre 75 % aujourd'hui. Cette tendance est moins marquée chez les cadres supérieurs qui obtiennent des augmentations très individualisées depuis longtemps : 80 % en 1993 et 92 % actuellement. Les entreprises n'accordant que des augmentations générales à leurs Oetam ont pratiquement disparu (2 %), et, totalement disparu s'agissant des cadres. A l'appui de cette tendance, l'enquête constate, également, la forte sélectivité des augmentations. Un peu plus d'un tiers des salariés se situent dans les extrêmes, soit qu'ils ne bénéficient d'aucune augmentation, soit qu'elle est supérieure à 10 %.

Intéressement

En revanche, l'individualisation de la part variable de la rémunération est, aujourd'hui, moins claire qu'auparavant. A côté du bonus, système individuel, on voit se développer l'intéressement, système collectif : 51 % des salariés, toutes catégories confondues, sont, aujourd'hui, éligibles à l'intéressement, plus que l'année dernière.

Par ailleurs, le montant de cet intéressement progresse. Il est de 1 500 euros pour les Oetam (1 300 euros en 2002), de 2 500 euros pour les cadres (2 100 euros en 2002), et de 3 900 euros pour les cadres supérieurs (3 100 euros en 2002). Ce qui est étonnant, compte tenu des faibles résultats des entreprises actuellement. En fait, les critères déclenchant l'intéressement ont évolué. Les entreprises n'appliquent plus seulement des critères financiers mais aussi des critères de productivité, de qualité, voire de sécurité et d'absentéisme. Commentaire de Hay Group : « Les entreprises évoluent d'une culture du résultat vers une culture de la performance ».

Des prévisions optimistes

Les entreprises devraient augmenter les salaires de 3 % en 2004, quelle que soit la catégorie de salariés, pronostique Hay Group, en se fondant sur les déclarations de 250 entreprises. L'année dernière, les prévisions du cabinet s'étaient révélées fiables.

- Les disparités entre secteurs sont importantes. Si la pharmacie et la banque-assurance prévoient des augmentations de l'ordre de 3,5 %, elles ne devraient être que de 2,5 % dans la distribution et les NTIC. Entre les deux, la chimie prévoit des augmentations de 3,2 %, et la grande consommation, l'industrie et les services, 3 %.