E & C : Quel regard portez-vous sur les 36 dossiers de candidature à l'Intranet d'Or 2003 ?

E. T. : Tout d'abord, j'ai été frappé par la diversité des candidats, très représentatifs, me semble-t-il, de la scène économique française. Ainsi, pour la première fois, une organisation syndicale, la CFE-CGC, a postulé pour son intranet, que les salariés peuvent aussi consulter depuis l'intranet de leur employeur, si celui-ci les y autorise. En matière de contenu, la prime revient, cette année, aux intranets d'animation de réseaux et aux outils de travail collaboratif. C'est le cas, par exemple, de l'intranet développé par l'Assemblée permanente des chambres des métiers (APCM). L'objectif de ces entreprises est de décloisonner les ressources et d'inciter leurs collaborateurs à travailler ensemble sur des projets en cours. Grâce à ces outils, les organisations recherchent une efficacité immédiate. Les gains de productivité ont été, pour de nombreuses entreprises, le moteur de la réalisation de leurs intranets.

E & C : En revanche, l'e-learning paraît, cette année, en retrait...

E. T. : En effet, sur les 36 dossiers de candidature, seul celui de L'Oréal présentait un intranet de formation, avec des modules très spécialisés sur les métiers pour un véritable retour sur investissement en interne. Il est évident que le contexte éco- nomique ne pousse pas les entreprises à investir dans de telles applications, souvent coûteuses et techniquement compliquées à mettre en place. Aussi, les managers n'incitent pas leurs directions à acquérir des solutions de formation en ligne, tout simplement parce qu'ils redoutent que le salarié ne perde son temps pour quelque chose qui, à leurs yeux, n'est pas prioritaire. Néanmoins, les entreprises qui ont mis en place ces solutions, sous forme de modules spécialisés avec des procédures obligatoires, connaissent de réels bénéfices.

E & C : A l'exception des lauréats, quels sont les dossiers qui ont le plus attiré votre attention ?

E. T. : J'ai été séduit par l'intranet d'ElcoBrandt, qui se distingue par son contexte social. Cette volonté de la direction d'accompagner le changement et de délivrer, à l'ensemble de ses collaborateurs, la même information est tout à fait pertinente. Dans un registre différent, l'intranet de la division "pièces et accessoires" de Renault me semble exemplaire en termes d'utilisation des NTIC au service de la performance.