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Un réass ortiment mal assuré

SANS | publié le : 07.10.2003 |

Depuis trois ans, le secteur de la grande distribution connaît des difficultés de recrutement persistantes sur les postes de manager et dans les métiers de bouche. Quelques efforts ont été entrepris pour rendre le secteur plus attractif, mais il n'existe pas encore de démarche globale.

Nous devrons recruter 500 collaborateurs dans les métiers de bouche d'ici à trois ou quatre ans et 1 000 salariés d'ici à 2010. Or, le marché de l'emploi, sur ces métiers, est très tendu. Il y a peu de candidats et trop peu de CFA forment à ces métiers. » Dominique Lesueur est responsable du recrutement France du groupe Auchan. Ses inquiétudes reflètent celles de l'ensemble de ses concurrents de la grande distribution à prédominance alimentaire.

A la fin de l'année 2002, les enseignes de ce secteur employaient près de 625 000 salariés, soit une hausse de 2,5 % par rapport à décembre 2001. Dans la distribution généraliste, l'effectif cadre a enregistré une croissance de 4,1 %. Chaque année, plus de 25 000 emplois sont à pourvoir, selon la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD).

Points noirs

Les difficultés de recrutement s'enregistrent essentiellement dans la grande distribution alimentaire. Les postes d'hôte et d'hôtesse de caisse, ainsi que ceux d'employé commercial sont les seules catégories à échapper à la tendance. A l'inverse, les ouvriers professionnels de transformation et de fabrication restent un des points noirs du recrutement avec les managers de rayon. Selon le rapport de la branche, 56 % des points de vente déclarent, ainsi, avoir des difficultés à recruter des managers de rayon et 43 % peinent à embaucher bouchers, charcutiers, boulangers ou poissonniers. Ils sont, respectivement, 37 % et 36 % à éprouver les mêmes difficultés sur les postes de vendeur alimentaire et de préparateur de commande. « Toutes les opérations de communication de type salon ou intervention dans les écoles ne servent à rien, surtout dans les grosses agglomérations et en Ile-de-France, où les difficultés sont encore plus importantes, explique Paule Saint-Léger, directrice du service juridique et social de la FCD. Pourtant, ces dernières années, les entreprises de notre secteur ont fait des efforts sur les conditions de travail, notamment sur l'organisation du temps de travail. »

Horaires difficiles

« Effectivement, nous avons fait des progrès, mais il ne faut pas non plus embellir le tableau, tempère Dominique Carmellino, en charge du recrutement pour Casino Supermarchés. Pour les jeunes cadres, les horaires restent difficiles et les contraintes de mobilité continuent à être mal vécues. Pourtant, nos métiers sont formateurs, un jeune diplômé peut vite se retrouver à la tête d'une équipe de 20 ou 30 personnes et nous offrons de larges possibilités d'évolution vers des postes de directeur, puis au siège ou à l'international. »

Chez Auchan, on continue à miser sur le contact direct pour convaincre. Depuis 1998, le groupe organise deux fois par an, avec l'Apec, les "Rencontres pour une carrière", avec, à la clé, une soixantaine de postes à pourvoir. Les dernières se sont tenues simultanément dans 15 villes de France, le 20 septembre. « Une centaine de nos collaborateurs se mobilisent dans ces rencontres. L'objectif est de présenter notre entreprise à travers des témoignages de jeunes en poste et des mini-entretiens. A chaque fois que nous expliquons, nous marquons des points. Au final, 90 % des 320 jeunes diplômés que nous avons accueillis ce jour-là ont postulé. Nos directions régionales sont en train de les recevoir un à un », explique Dominique Lesueur.

Contrats d'apprentissage

Sur les métiers de bouche, Auchan entend intensifier sa politique de contrats d'apprentissage, qui varient, actuellement, entre 250 et 300. « Nous envisageons de passer une convention avec l'Education nationale et de mettre en place un réseau de partenaires, notamment avec les chambres de métiers. Il faut accroître notre présence dans le système éducatif en particulier dans les collèges, en prenant plus souvent la parole auprès des élèves et des prescripteurs que sont les professeurs et les conseillers d'orientation, avec des interventions en classe, des visites d'hypermarchés et de nos ateliers. » Une manière, aussi, d'anticiper les difficultés liées aux départs massifs en retraite, dont les premiers effets se feront sentir dès 2010.