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Tam dépasse ses objectifs

SANS | publié le : 07.10.2003 |

Tam, une entreprise de chaudronnerie, a développé un plan de formation dans le cadre d'un EDDF. Pour son dirigeant, Bruno Tamani, former les salariés est une priorité, mais il estime que la formation interne n'est pas assez valorisée.

De 1978 à aujourd'hui, l'entreprise de chaudronnerie familiale Tam, installée à Ganges, dans l'Hérault, est passée des cuves métalliques pour les caves coopératives aux bennes métalliques servant au stockage des déchets. Et, de 10 salariés en 1980, elle est passée à 75 aujourd'hui. A la fin des années 90, Tam investit dans de nouvelles machines : commandes numériques, informatisation, décou- pe plasma...

5 % de la masse salariale

« Notre métier a fondamentalement changé. Il a fallu former les salariés aux machines modernes, mais aussi à l'esprit d'entreprise », souligne Bruno Tamani, le Pdg. C'est dans ce contexte que Tam opte pour un Engagement de développement de la formation (EDDF), dispositif qui permet d'obtenir des cofinancements publics. L'entreprise s'adresse à l'Agefos-PME, l'organisme collecteur avec lequel elle travaille habituellement. Un audit des besoins de formation sur trois ans est réalisé. Il permet d'élaborer un EDDF portant sur la période 2000/2002.

L'effort annuel de formation est porté à près de 5 % de la masse salariale (soit, en moyenne, 75 000 euros par an). La moitié du surcoût est prise en charge par l'Etat et le Fonds social européen (FSE). Le plan de formation touche un large éventail de métiers : la production (utilisation des nouvelles machines), mais aussi l'encadrement.

Une des premières formations porte sur des notions de base comme les bilans, la TVA, les commandes... On apprend, aussi, à tenir une réunion, à parler en public. Les membres du comité d'entreprise sont formés aux grandes notions de gestion, afin qu'ils puissent mieux comprendre les sujets abordés en réunion et les répercuter auprès des salariés. Des cours d'alphabétisation sont ainsi prévus pour certains salariés.

Aujourd'hui, alors que l'EDDF touche à sa fin, « les gains en termes de productivité ont été à la fois larges et diffus », note Gabriel Delorme, responsable juridique de l'entreprise. Les objectifs de formation fixés lors du lancement de l'EDDF « ont été dépassés », souligne Bruno Tamani.

Soutien financier de l'Etat

Cependant, l'entreprise a deux raisons de faire grief aux EDDF. Premièrement : la lenteur des remboursements du FSE : « Il faut attendre au moins deux ans. C'est trop compliqué pour une PME moyenne. » Deuxièmement : l'absence de valorisation de la formation interne. « Il faudrait qu'on se décide, enfin, à reconnaître le rôle de l'entreprise dans la transmission des connaissances ! », affirme Bruno Tamani, qui prône la mise en place d'un système de parrainage au sein de l'entreprise, avec un soutien financier de l'Etat : les salariés chargés de former les jeunes recrues pendant vingt-quatre mois recevraient pour cette tâche un complément de salaire de l'Etat !