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La poste hollandaise prime la présence

SANS | publié le : 07.10.2003 |

La poste néerlandaise récompense ses salariés, qui ont contribué à réduire le taux d'absence liée à la maladie. Dans ce pays, l'absence maladie coûte cher aux employeurs et l'"inaptitude professionnelle" est devenue un casse-tête national.

Depuis quelques années, la poste néerlandaise (TPG) fait de la lutte contre l'absentéisme une priorité. L'enjeu est de taille : avec ses 68 000 salariés, cette société est le plus gros employeur privé aux Pays-Bas. En mai dernier, un pas de plus avait été franchi lors de la signature des nouveaux accords d'entreprise, avec une initiative destinée à renforcer le sens des responsabilités chez le personnel. Ainsi, chaque salarié de TPG devait recevoir une prime de 64 euros brut à la fin de l'année, à condition que le taux d'absence pour maladie soit passé de 5,4 % à 5,1 % en septembre 2003. Cet objectif ayant été atteint, les salariés se verront attribuer leur prime en novembre. Si la diminution se poursuit jusqu'à 5 % en décembre, un montant égal sera versé en mars 2004.

Prévention

« C'est un objectif réaliste, estime Hanne Kluck, porte-parole de TPG. D'après nos managers RH aux différents niveaux de l'entreprise, la tendance était, déjà, à la baisse depuis quelque temps. Beaucoup d'efforts ont été faits dans le sens de la prévention pour limiter les absences pour raison de santé : matériel ergonomique pour le tri et la distribution du courrier, réorganisation des process, attribution des tâches en fonction des capacités du salarié et en tenant compte de son âge... »

Au niveau national, le taux d'absence pour cause de maladie tourne autour des 6 %. Un point de moins, et c'est une économie d'un milliard d'euros sur les salaires, car les employeurs sont tenus de continuer à rémunérer le salarié durant la première année de maladie. Passé ce délai, celui-ci rejoint la cohorte des "inaptes au travail", casse-tête des Pays-Bas depuis des décennies.

Règles nationales plus strictes

Aujourd'hui, près de 14 % de la population active se trouve en incapacité de travail. La courbe s'est arrêtée au-dessous de la barre symbolique du million d'invalides et le nombre de nouveaux cas diminue fortement. Car, depuis un peu plus d'un an, les règles de l'inaptitude sont plus strictes. En outre, le nouveau gouvernement conservateur veut que tous les bénéficiaires de l'allocation d'incapacité de travail passent un nouveau contrôle médical, afin d'évaluer leur possible retour sur le marché de l'emploi.

Seuls les invalides à 100 % seront indemnisés. Les autres risquent de se retrouver au chômage, puis au RMI. Le syndicat FNV qualifie de « choquantes » les mesures annoncées, et compte aborder la question de l'incapacité de travail lors des tra- ditionnelles négociations d'automne, entre le ministre des Affaires sociales et les partenaires sociaux, à la mi-octobre.