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L e BTP mise sur les j eunes

SANS | publié le : 07.10.2003 |

Le secteur du bâtiment parvi ent à attirer plus de jeunes depuis quelques années. Un résultat positif à mettre su r le compte d'actions des fédérations patronales, des 35 heures et de la conjoncture.

Enjeu majeur », « priorité absolue », nécessitant des « actions rapides ». Le ton du rapport social 2002 de la Fédération française du bâtiment (FFB) sur les pénuries de compétences dans le secteur est alarmiste. Entre 2001 et 2002, le taux de satisfaction des offres d'emploi a baissé de 76,3 % à 74,1 %. Il est largement inférieur à celui du reste de l'économie (83,5 %). Plus d'une offre sur deux a été déposée plus d'un mois auparavant. Deux offres sur trois concernent les ouvriers qualifiés, pour qui « les difficultés de recrutement se sont nettement amplifiées depuis l'année 2000 », notent les auteurs du rapport.

Population vieillissante

Et l'avenir ne s'annonce pas rose pour les recruteurs, eu égard à la démographie du secteur. L'âge moyen des salariés était de 38,6 ans en 2001. La part des plus de 50 ans atteint 20,7 % la même année, contre 13,8 % en 1970. Or, ni les femmes, ni les étrangers ne semblent constituer un réservoir de main-d'oeuvre important. Les premières représentent 1,2 % de la population ouvrière du BTP, et les seconds moins de 15 % des effectifs, en baisse. « La tentation est de faire venir des salariés de l'étranger, et, notamment, de Roumanie, mais ce mouvement ne représente pas encore beaucoup de monde », confirme la CGT du BTP.

Plan pour l'emploi

Les fédérations patronales, FFB en tête, ont donc axé leurs efforts sur les jeunes : Plan pour l'emploi (conventions avec des partenaires institutionnels et dispositifs financiers pour les entreprises), engagé en 2000 ; accompagnement, dans l'entreprise, des jeunes en "contrats Fillon" ; actions de promotion de l'image du bâtiment : "Coup de jeunes au bâtiment" ; "Les coulisses du bâtiment", une opération portes ouvertes qui s'est déroulée le 14 juin dernier.

Résultats encourageants

Résultats, depuis 2000 : la part des moins de 25 ans est passée de 11,6 % à 12,7 %. « Cela est le fruit commun de nos actions, des 35 heures, et de la reprise », commente Jacques Lair, président de la commission formation de la FFB. Pour lui, l'efficacité d'une action dépend de sa déclinaison locale.

L'opération "30 pour 30", dans le Vaucluse, dont la FFB est partie prenante, est l'une de ces opérations de proximité. Financée par la direction départementale du travail, elle doit permettre à 30 apprenants d'accéder à une qualification (ouvrier professionnel) et à une embauche, en trente mois. Un premier groupe de 10 maçons a commencé sa formation en octobre. « Il s'agit d'une formation boostée, puisqu'en général, il faut cinq ans pour devenir maçon », explique Françoise Nari, chargée de mission à Act Méditerranée (Anact).

Le référentiel de compétences a été élaboré avec des entreprises du bâtiment. Dans cette optique, l'accent est mis sur l'apprentissage en entreprise. La Fédération compagnonique a été retenue pour assurer la formation. Dans ses centres, les apprenants seront mélangés à d'autres salariés et non-salariés, « afin de favoriser leur professionnalisation et leur insertion », conclut Françoise Nari.

Sogea Sud s'affiche pour recruter

- « Tu cherches un job en béton ! Contacte-nous... » La filiale montpelliéraine du groupe de travaux publics Sogea a pris les grands moyens pour dénicher les 40 salariés dont elle a besoin. Elle a lancé une campagne d'affichage dans tout le Languedoc-Roussillon sur les supports les plus divers : voitures de la société, panneaux Decaux, bus urbains. Une initiative dictée par la pénurie de main-d'oeuvre que connaît le secteur, au moment où s'annoncent plusieurs grands chantiers (tramway, autoroute, TGV) susceptibles de booster de 20 % à 30 % les besoins régionaux. Sur chaque affiche, figure un numéro de téléphone à composer.

- Une première vague, lancée en juillet, avec des affiches placardées dans les magasins Carrefour de la région, a généré... deux appels. « Désespérant ! », soupire Gérard Maurice, directeur général de Sogea Sud. Des affiches apposées début septembre sur 169 des bus urbains de Montpellier ont produit de meilleurs résultats : 44 appels reçus, émanant, pour les deux tiers, de jeunes de moins de 30 ans sans formation initiale. Après les premiers entretiens individuels, huit d'entre eux ont été embauchés en CDI, deux candidatures seulement ont été refusées, les autres ont décliné l'offre. L'opération devait être reconduite en octobre. Coût de la campagne : 20 000 euros. « Il ne s'agit pas de créer des petits boulots mais de proposer à des jeunes une formation et un emploi durable, insiste Gérard Maurice. Les travaux publics ont un rôle social important en matière d'aménagement du territoire et de développement durable. Ce rôle doit s'exercer aussi sur le terrain de l'emploi. »