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L'entreprise créatrice du futur

SANS | publié le : 30.09.2003 |

Les grands de la prospective, l'Américain Willis Harman en tête*, prédisaient, il y a déjà plus de dix ans : « L'entreprise jouera un rôle majeur dans la transformation du monde ». Effectivement, nos vieilles institutions touchent leurs limites. Nous avons des systèmes de gouvernement qui ont vieilli, des infrastructures qui se maintiennent sur leurs acquis et des organisations internationales régulièrement confrontées à leur impuissance... Face à l'essoufflement de nos institutions, l'entreprise peut jouer sa carte différemment. Car elle possède trois ingrédients essentiels au succès de toute initiative d'envergure : les ressources financières, la capacité de décider, et les moyens d'agir. La plupart des autres organisations ne peuvent pas en dire autant.

Les associations peuvent avoir de bonnes idées, mais il leur manque souvent l'argent ou les moyens humains pour les mettre en oeuvre. Les gouvernements récoltent des sommes colossales par le biais des impôts et des taxes, mais leurs stratégies sont perturbées par les jeux politiques. Quant à l'Onu, exemple d'organisation internationale encore récente, a-t-elle la puissance de réellement décider et de faire respecter ses positions ? L'entreprise est peut-être la seule à réunir les trois cartes maîtresses...

Cette situation unique lui confère une responsabilité : celle d'oeuvrer avec efficacité au développement d'un monde meilleur. Saura-t-elle se détourner de la tentation de dominer et d'accumuler des richesses ? L'avenir le dira ; nous sommes tous anges et démons à la fois. Mais, aujourd'hui, l'appel est fort pour que chacun prenne vraiment ses responsabilités.

Par où commencer ? D'abord imaginer et répandre une nouvelle vision du monde. Le modèle de la "domination impériale" et de l'exploitation des pauvres par les riches conduit au désastre. Il est temps de consacrer un peu plus d'énergie, d'argent et de créativité à un meilleur équilibre de la planète. Il s'agit ensuite d'oeuvrer, chacun à sa manière, à la création d'un monde où la collaboration prévaut sur les querelles de pouvoir, où la médiation vient apaiser les conflits, avant l'escalade sanglante, où les vraies questions sont posées dans le souci des générations futures.

Observez autour de vous : l'énervement et le "ras-le-bol" montent dans toutes les sphères de la société. Les prises de conscience sont fortes. On ne veut plus « perdre sa vie à la gagner », ni cautionner ce monde de plus en plus fou, qui ne sait même plus ce qu'est le plaisir d'appartenir à une communauté harmonieuse. Les individus nourrissent un autre idéal, c'est bon signe.

* Global mind change, de Willis Harman, éditions Berrett-Koehler.

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