Pour aider les entreprises à résister à la mondialisation et à la montée de la grande distribution, un accord-cadre national de développement de la formation (EDDF) a été conclu, en mars 1999, entre l'Etat et les organisations professionnelles du textile, de l'habillement et du cuir.

Une déclinaison locale de cet accord, appelée Stratex, a été conclue peu de temps après pour les entreprises du textile et de l'habillement de l'Ariège et du Tarn, et s'est déroulée de 1999 à 2001, avec un budget de 2,5 millions d'euros (EDDF et FSE). L'objectif était d'engager une réflexion stratégique avec les chefs d'entreprise, et d'en faire découler une série d'actions, notamment de formation, explique Dominique Gasc, secrétaire général de la Fédération des industries textiles sud (FITS).

Le bilan de l'opération Stratex laisse apparaître quelques faiblesses. Les chefs d'entreprise apprécient les séminaires collectifs qui les incitaient à se repositionner sur des créneaux porteurs et à moderniser leur organisation, mais déplorent l'absence d'accompagnement individuel, pourtant initialement prévu, et restent sceptiques quant à leur capacité à mettre en pratique les enseignements du volet collectif.

Seules six entreprises ont pu bénéficier de l'accompagnement individuel qui, faute du financement nécessaire, n'a pu être étendu aux autres. Au total, 41 entreprises (34 du Tarn et 7 de l'Ariège) ont participé à l'opération Stratex. Il s'agit de petites entreprises : 20 % comptent moins de 10 salariés et 58 % de 10 à 50 salariés ; 1 316 personnes ont suivi une formation d'une cinquantaine d'heures en moyenne : 45 % d'ouvriers qualifiés, 9 % d'ouvriers non qualifiés, 15 % de techniciens, 15 % d'employés et 16 % d'ingénieurs et cadres. Les formations, qui se sont déroulées en intra dans 58 % des cas, concernaient les métiers (48 %), la qualité (16 %), le management (15 %), la gestion (9 %).

Pour plus de la moitié des salariés, il s'agissait là de leur première expérience de formation continue. Ils sont satisfaits d'avoir pu accroître leur polyvalence, d'avoir appris à travailler en équipe et d'avoir développé la confiance en soi, mais ils regrettent que ces formations aient eu lieu en intra, sans échange avec l'extérieur. Par ailleurs, à aucun moment, et malgré ce qui avait été prévu lors de la convention régionale, la VAE et la mise en oeuvre de parcours modulaires qualifiants n'ont eu lieu.

Le deuxième plan de formation national, concernant 6 000 salariés, qui a été signé au printemps avec les pouvoirs publics et les professionnels du textile, s'est donné comme objectifs de corriger les erreurs du premier plan et de développer les formations qualifiantes et certifiantes.