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Le siège social joue la carte du mini open space

SANS | publié le : 30.09.2003 |

Au printemps dernier, La Poste a transféré son siège social de Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne, à proximité de la gare Montparnasse, à Paris. L'entreprise publique a misé sur la continuité, histoire de ne pas froisser son personnel.

Revalorisation de l'image de marque de l'entreprise, homogénéisation des conditions de travail, amélioration de la productivité et réduction des charges immobilières, tels sont les objectifs généraux poursuivis par Bernard Roche, en charge des projets de déménagement à La Poste. En avril et mai derniers, celui-ci s'est attaqué à un très gros morceau : le transfert du siège social de l'entreprise publique.

Trois ans de travaux

De Boulogne-Billancourt (92), où il côtoyait celui de TF1, le siège de l'établissement postal a migré vers Montparnasse. Près de 900 salariés ont intégré leurs nouveaux locaux dans le 15e arrondissement de Paris. Trois ans de travaux ont été nécessaires pour réaménager de fond en comble un bâtiment qui abritait l'ancien centre d'exploitation du courrier. Si des collaborateurs oeuvrent encore à Boulogne, mais également dans d'autres sites - dont un en Seine-et-Marne ! -, la finalité de la démarche est, à terme, de regrouper les effectifs sur deux implantations principales, Vaugirard, donc, et boulevard Brune, dans le 14e arrondissement. Objectif : réduire les coûts immobiliers en regroupant le plus grand nombre de salariés dans des immeubles appartenant au groupe postal (à Boulogne, La Poste était en location).

Premier succès

En attendant, Bernard Roche savoure son premier succès. Le déménagement à Vaugirard s'est bien passé, et les salariés semblent ravis. Un signe : les syndicats se sont peu exprimés, seuls quelques tracts de mécontentement ont été distribués à l'annonce du projet. « La CFDT a envoyé un questionnaire de satisfaction aux agents. Nous n'avons jamais eu connaissance des résultats. Cela prouve qu'ils ne devaient pas être trop mauvais », se félicite le responsable.

Il faut dire que Bernard Roche a mis toutes les chances de son côté. Réunions bilatérales et multilatérales avec les organisations syndicales, création d'un comité de pilotage, mise en place, dans chaque direction, d'un groupe projet, chargé, notamment, de la conduite du changement, information constante des salariés via des flashs déménagement routés sur l'intranet, tout a été mis en oeuvre pour que la pilule du déménagement soit plus facile à avaler pour le personnel.

Continuité

« C'est vrai, admet Raphaël Bonardelle, délégué syndical Sud PTT, nous avons été largement informés. Mais nous aurions toutefois préféré être associés. Cela aurait sans doute permis d'éviter certains dysfonctionnements. » Mais, surtout, La Poste a sorti sa carte maîtresse : le changement dans la continuité ! Très mal vécue par les salariés, la disposition, sur le site de Boulogne, des bureaux dans de grands open spaces n'a, cette fois, pas été retenue. « Nous n'avions pas un objectif de rupture. Lors de notre arrivée à Boulogne, seulement 15 % des espaces étaient cloisonnés. A notre départ, cette proportion était passée à 90 % », relate Bernard Roche.

Sans rompre les habitudes maison, un consensus a donc été trouvé : prime à la transparence au moyen de baies vitrées et création de mini open spaces accueillant entre deux et quatre salariés. A proximité de ces lieux de travail, des espaces de convivialité ont été installés. « Ils sont très bien perçus. Certains services y tiennent même leurs réunions », avance une salariée.

Autre nouveauté, la création d'espaces de vie (salles de sport et d'exposition, bibliothèque, etc.) pour le personnel. Les salles de réunion classiques ont, quant à elles, été regroupées sur un même espace, afin de ne pas polluer l'environnement de travail.

Lieux adaptables aux futurs besoins

Avec ses grandes hauteurs de plafond et son architecture désuète, l'immeuble de Vaugirard a donc subi un grand toilettage. L'accent a été mis sur la flexibilité, de manière à adapter les lieux aux évolutions de l'entreprise. « Aujourd'hui, les organigrammes ne sont plus figés à La Poste », souligne Bernard Roche. Une ligne de conduite que le responsable a également adoptée dans le choix du mobilier. Ont été préférés aux bureaux en L, réputés peu maniables, des tables ovales et des blocs indépendants, ainsi que des armoires légères. « Nous avons apporté un socle. Il appartient désormais aux utilisateurs de s'approprier les lieux », insiste, aujourd'hui, le chef de projet. Qui ne croit pas si bien dire : des collaborateurs ont déjà cloisonné leur bureau.

LA POSTE

Activité : courrier, colis et logistique, services financiers.

Effectifs : 325 000 salariés.

Chiffre d'affaires : 17 332 millions d'euros en 2002.