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La fidélisation par la validation des acquis

SANS | publié le : 30.09.2003 |

L'équipementier automobile Livbag, filiale du groupe suédois Autoliv, a choisi la VAE pour accompagner le passage au statut cadre d'une poignée de salariés. Une solution pour fidéliser le personnel et valoriser son savoir-faire. A la clé, une augmentation de salaire.

C'est l'une des toutes premières entreprises à avoir engagé une démarche de validation des acquis de l'expérience (VAE) en Bretagne. Objectif : accompagner le passage au statut cadre de quelques techniciens, peu ou pas diplômés, ayant une expérience de six à dix ans dans l'entreprise. Responsables de zone de production, certains verront leur mission évoluer vers davantage de responsabilité et d'autonomie. Notamment avec une gestion managériale d'équipes plus importantes (60 à 90 personnes) et la gestion de budget.

Des dossiers complexes

« Nous nous sommes engagés dans cette action, il y a trois ans, avec la volonté de faire passer au statut cadre une dizaine de nos salariés. Sept d'entre eux ont directement accédé à des cycles de formation dispensés par l'ESC Rennes, l'IUT de Lorient ou le Cesi de Saint-Nazaire. Les trois autres ont été accompagnés par l'entreprise en VAE. D'abord, il est nécessaire de laisser mûrir le projet. Ensuite, j'effectue un bilan de compétences que je croise avec la validation des acquis, explique Laurent Trellu, responsable du développement des ressources humaines chez Livbag, à Pont-de-Buis, dans le Finistère. Surtout, je les aide à monter les dossiers plutôt complexes pour des gens dont le référentiel est l'examen, nullement habitués à raisonner en termes de capacités et de compétences. De l'autre côté, d'ailleurs, beaucoup de structures de formation n'ont pas encore fondé leur diplôme sur un référentiel de compétences. » Ce fut donc l'une des premières tâches de Laurent Trellu, chargé d'identifier les savoir-faire acquis (maintenance, qualité, contrôle, sécurité...) des salariés pour concevoir le dossier présenté à la commission de validation des acquis de l'université de Bretagne-Sud. L'un des objectifs étant aussi de limiter la durée de la formation pour réduire les coûts qui, pour l'entreprise et par salarié, varie de 4 500 euros à 12 000 euros. « Nous avons pu réduire le temps de formation de deux tiers. Je n'ai jamais eu à intervenir auprès de la commission », assure Laurent Trellu.

Démarche confidentielle

Pour les trois candidats de Livbag, le parcours, mené en alternance (une semaine par mois, en moyenne), qui a débouché sur un Diplôme universitaire d'encadrement de proximité, a duré une année. Aucun d'eux n'a, cependant, souhaité s'exprimer sur la démarche. « C'est nouveau dans l'entreprise. Jusqu'ici, nous n'avons pas communiqué. Tout simplement parce que c'est une démarche confidentielle. C'est du coup par coup. Du cas par cas. Et du donnant-donnant. De la cuisine interne entre le salarié et l'entreprise. Mais c'est un outil très prometteur. Il offre aux salariés une reconnaissance de l'expérience acquise en entreprise, leur ouvre des perspectives d'évolution, et, en l'occurrence, une augmentation de salaire de l'ordre de 10 %. Pour l'entreprise, c'est un moyen d'impliquer et de fidéliser son personnel. » Un avantage non négligeable au regard de la pénurie de main-d'oeuvre qui a sévi dans l'industrie. Jusqu'ici embryonnaire, la VAE devrait entrer prochainement dans une seconde phase, de plus grande envergure, avec un plan de formation en VAE accessible à différents services de l'entreprise.