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Des salariés de Motorola chez Alcatel

SANS | publié le : 30.09.2003 |

Pour faire face au surcroît de travail, des salariés de Motorola devraient être détachés chez Alcatel, qui supprime actuellement des postes.

Après avoir traversé une très grave crise et supprimé 1 300 postes en deux ans, dont 270 restent encore à supprimer d'ici à la fin 2003, le fabricant de satellites Alcatel Space peut se réjouir. Les commandes se multiplient à un rythme inespéré et, tout naturellement, la main-d'oeuvre commence à manquer.

Mais, au lieu de reconsidérer le plan de sauvegarde de l'emploi, qui prévoit toujours la suppression de ces 270 postes, la direction préfère la voie du détachement de salariés venant d'autres entreprises. C'est la direction du travail qui, préoccupée par le sort d'autres entreprises du même secteur, notamment par Motorola, a suggéré à la direction d'Alcatel d'avoir recours au détachement. Pratique que l'entreprise avait déjà mise en oeuvre par le passé avec Thalès ou Aérospatiale (devenue, aujourd'hui, EADS).

26 salariés détachés

Le premier transfert, qui fait, actuellement, l'objet d'une convention de détachement, porte sur un groupe de 26 salariés : 13 ouvriers, essentiellement des câbleurs, 11 techniciens et 2 ingénieurs. Le salarié doit être volontaire. Le détachement est prévu pour octobre, sur une durée de trois mois renouvelable. « Chez Motorola, le travail est organisé en journée continue et les salariés bénéficient d'une prime de travail d'équipe. Cette prime sera maintenue chez Alcatel pendant trois mois et diminuera progressivement par la suite », déclare Michel Picard, délégué CGT du personnel chez Motorola. « Bien sûr, ajoute-t-il, il est clair que les salariés détachés ne pourront pas être engagés chez Alcatel. On ne peut pas engager du personnel tout en supprimant des postes. Il faut se rendre compte qu'en agissant ainsi, Alcatel contourne une des dernières protections dont bénéficie le salarié. »

C'est d'ailleurs pour cela que, chez Motorola, la CGT et la CFDT se sont opposées à ce détachement. Sans effet, puisque leur avis n'était que consultatif et que, par ailleurs, FO, le syndicat majoritaire, avait voté favorablement à cette idée.

Mise au chômage partiel

Chez Motorola, d'autres mesures ont également été prises pour faire face à la crise de la téléphonie mobile. En novembre, 700 personnes, sur les 2 300 que compte l'entreprise, vont être mises au chômage partiel pendant une semaine. Puis, en décembre, cette fois, c'est l'entreprise qui fermera ses portes pour une semaine. Les salariés devraient percevoir entre 61 % et 63 % de leur salaire. « Nous demandons une indemnisation à 100 % car, en cas de chômage partiel, l'entreprise ne paie pas de charges sociales », ajoute Michel Picard. Par ailleurs, sans qu'il y ait eu, sur ce point, de discussions avec les syndicats, il semblerait que la direction ait proposé des départs anticipés aux personnes âgées de plus de 55 ans.