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PSA encadre le recours à l'intérim

SANS | publié le : 23.09.2003 |

Dans une charte signée avec sept entreprises de travail temporaire, le constructeur automobile s'engage à limiter la durée des contrats et à instaurer des délais de prévenance à l'égard des intérimaires.

Condamné plusieurs fois pour recours abusif à l'intérim, le groupe PSA Peugeot Citroën a adopté un nouveau code de conduite, en signant, le 12 septembre dernier, une charte relative "aux conditions d'emploi du personnel temporaire" avec sept entreprises de travail temporaire : Adia, Synergie, Adecco, Crit Intérim, Manpower, Alliance et VediorBis. Concrètement, le nombre de missions successives sera limité à deux, avec une présence continue maximale de onze mois (contre quinze aujourd'hui) pour permettre au personnel concerné de prendre ses congés payés. Par ailleurs, le constructeur prend l'engagement de prévenir de la fin des missions temporaires longues dans des délais raisonnables (de une à deux semaines, selon les contrats). En outre, le texte s'engage à sélectionner les agences d'intérim qui proposent obligatoirement une couverture sociale minimale.

Onze engagements

Au total, le texte prend onze engagements qui définissent les bonnes pratiques professionnelles : de la sélection non discriminatoire des intérimaires au suivi médical, en passant par la formation obligatoire aux risques... « C'est une vraie amélioration », constate Jean-Pierre Lemonnier, président du directoire de Manpower, qui apprécie, notamment, la renégociation de l'accord 35 heures afin de mieux prendre en compte les intérimaires. « En cas de modulation du temps de travail, nos salariés subissent, à la fois, les périodes de sous-activité (avec des salaires revus à la baisse) et les périodes hautes, avec une surcharge de travail. Peu de contrats prévoient un temps de travail annualisé. »

Une souplesse indispensable

Pour la direction, le travail temporaire apporte une « souplesse indispensable », mais elle a, toutefois, annoncé sa volonté de diminuer le nombre de salariés temporaires : « On est passé de 12 500 intérimaires employés, en moyenne, en 2002, à 10 000 en ce mois de septembre, et le curseur descendra à 8 500 en octobre. »

Côté syndical, on dénonce, en revanche, le recours « permanent » au travail temporaire. D'après Joël Moreau, délégué syndical central CGT de PSA, les critères imposés par le Code du travail - remplacement d'un salarié absent ou surcroît d'activité, ne sont plus respectés. « A Mulhouse, nous produisons en permanence 1 800 voitures par jour sans à-coups de l'activité. L'usine emploie 1 500 intérimaires sur un effectif permanent de 15 000 salariés. L'intérim est devenu un mode de gestion du personnel. »

La CGT rappelle, d'ailleurs, une vingtaine d'actions en justice qui ont, dans la majorité des cas, abouti à une requalification de contrats en CDI. Si la charte n'a fait l'objet d'aucune négociation avec les syndicats, la CGT apprécie, toutefois, la démarche, qui mettra un terme « à la succession de contrats de trois jours ou d'une semaine, aux motifs totalement erronés ».