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« Mot d'ordre : faire simple et opérationnel »

SANS | publié le : 23.09.2003 |

E & C : Quelles sont, selon vous, les conditions de réussite du e-learning ?

E. R. : Le e-learning n'est pas seulement "e". Le e-learning est une nouvelle modalité de formation, pas une révolution. Dans la plupart des cas, les dispositifs que nous construisons sont une combinaison de plusieurs modalités.

Le e-learning ne peut être générique. En face-à-face pédagogique, la transposition est toujours possible. En formation en ligne, le stagiaire, seul devant son micro-ordinateur, doit déjà effectuer la transposition des éléments qu'il consulte à son univers. La clé du succès est qu'il retrouve la réalité de son activité professionnelle quotidienne.

Le e-learning n'est pas gouverné par la technique. Un projet de e-learning est d'abord un projet pédagogique. Il doit être défini en fonction des objectifs pédagogiques et d'un plan de formation. Commencer à aborder un projet par la technologie à mettre en oeuvre, par les modes de développement ou le choix de la plate-forme est souvent le meilleur moyen de réaliser un projet décalé des besoins des apprenants. L'utilisateur ou l'apprenant ne consulte pas une plate-forme, mais des contenus pédagogiques et interactifs.

E & C : Quelles sont les incidences du e-learning sur l'entreprise ?

E. R. : Le e-learning impacte l'organisation de l'entreprise. Une formation selon une modalité e-learning nécessite un suivi et un accompagnement des apprenants. Ce suivi est souvent effectué par le management de proximité ; celui-ci doit donc être impliqué dans la mise au point du dispositif et trouver un intérêt aux actions qu'il met en oeuvre.

Enfin, le e-learning change le raisonnement économique. En face-à-face, chaque heure-stagiaire est une charge. Plus le nombre de stagiaires est élevé, plus le coût est important. En e-learning, la donne est différente. La mise au point d'un site et d'un dispositif est un investissement, qui s'amortit dans le temps, parfois sur plusieurs années. Plus les stagiaires sont nombreux et plus l'investissement de départ s'amortit. Cela nécessite de changer le modèle de raisonnement, avec un investissement et l'amortissement de celui-ci. Avant chaque projet, une étude de rentabilité doit donc être mise en oeuvre afin de s'assurer d'un retour sur investissement pertinent. Conclusion : le mot d'ordre est "faire simple et opérationnel" .