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Former des ingénieurs dispersés dans le monde

SANS | publié le : 23.09.2003 |

Le groupe cimentier Italcementi utilise le e-learning pour former au management des ingénieurs répartis sur plusieurs pays.

Le groupe Italcementi recrute des ingénieurs dans le monde entier. « La plupart ont de fortes compétences techniques, mais doivent apprendre le métier de manager pour progresser professionellement, explique Jean-Pierre Herbinier, directeur formation et développement. Les former correspond aux besoins de l'entreprise, mais également à une demande très forte de ces populations. » D'où l'idée de leur proposer un cycle diplômant "à fort pouvoir de reconnaissance" : un master de management, construit avec le Politecnico de Milan (avec lequel Italcementi travaille depuis longtemps) et la société de e-learning Crossknowledge.

Une première promotion de 15 ingénieurs (en poste en Espagne, au Canada, en Italie, en France, en Turquie et en Thaïlande) est engagée dans le parcours.

Ce master est composé de trois niveaux successifs. Le niveau 1 correspond à un programme interne d'intégration. Le niveau 2 est le programme management proprement dit. Le niveau 3 est une formation action pour les populations de 35 à 40 ans.

Présentiel et e-learning

C'est dans le programme management qu'a été introduit du e-learning. Entre deux sessions d'une semaine de présentiel (une en novembre, l'autre en juin), les participants travaillent à distance sur la base de 25 modules de e-learning en anglais. Les modules sur les aspects comportementaux prolongent la session de novembre, et ceux sur le marketing préparent celle de juin. « Cette intersession est assez dense », reconnaît Jean-Pierre Herbinier.

Conférences téléphoniques

Côté accompagnement, un système de conférences téléphoniques, animées par des consultants de Crossknowledge, a pour objectif de capitaliser les connaissances acquises et de soutenir les apprenants. « Il a fallu être disponible et réactif, répondre aux questions techniques et pédagogiques, afin de construire une véritable communauté d'apprenants », explique le directeur formation et développement. Enfin, dernier volet de l'accompagnement : la validation des acquis, via un questionnaire en ligne sur chaque partie du programme e-learning, conçu également par Crossknowledge. Selon Jean-Pierre Herbinier, 87 % des participants ont réussi les tests d'évaluation. Les autres ont dû passer des oraux de repêchage. Et 90 % des participants ont suivi tous les modules prescrits, soit plus de dix heures de connexion. « C'est un résultat que je qualifierais d'excellent !, juge le directeur formation et développement. Surtout si vous considérez que 25 modules de 30 à 45 minutes équivalent à deux ou trois semaines de formation en présentiel. »

Les facteurs du succès

Facteurs de succès, selon Jean-Pierre Herbinier : l'enjeu d'un diplôme en bout de course, le suivi des apprenants, l'animation par les conférences téléphoniques et la qualité des modules de e-learning. « Il est impossible de demander à un cadre confirmé d'apprendre des heures durant sur du texte en ligne. Les côtés multimédia et interactif ont beaucoup plu aux apprenants et le e-learning n'est pas apparu, du coup, comme une contrainte », analyse le directeur formation. Au final, « cette expérience a permis de banaliser le e-learning, et les cadres participants sont devenus des fervents défenseurs de l'apprentissage et du travail à distance. Nous allons donc y recourir de plus en plus, notamment pour gagner du temps et renforcer l'efficacité des stages présentiels actuels, mais sans qu'ils se substituent à d'autres formes d'enseignement. L'important, pour nous, était d'acquérir de l'expérience en e-learning, sans nous acharner a priori sur un calcul de retour sur investissement. Mais, lors de la session de juin, nous avons pu vérifier comment les formés appliquaient les principaux concepts de management, au travers de la présentation de cas précis d'application des modules, en gestion du changement, par exemple. »

ITALCEMENTI

> Effectifs : 18 000 salariés.

> Chiffre d'affaires : 4,5 milliards d'euros.

> Budget formation : 3 % de la masse salariale.

Plates-formes gratuites : le parti pris de la simplicité

« La valeur ajoutée du e-learning ne réside pas dans la plate-forme mais dans le savoir-faire pédagogique qui y est embarqué », lance Marc Vincent, fondateur d'Anema formation, qui propose, en téléchargement gratuit, Ganesha, une plate-forme e-learning que les utilisateurs sont libres de modifier. Il existe une dizaine de plates-formes e-learning gratuites sur le Net.

Si la plate-forme est gratuite, le modèle économique de sociétés comme Anema ou Claroline (une émanation de l'université belge de Louvain qui a, elle aussi, créé une plate-forme e-learning gratuite) veut que les prestations optionnelles de conseil, de personnalisation, d'intégration et de formation gravitant autour de leurs plates-formes, soient, elles, payantes.

Développées sur un code informatique ouvert (Open Source), ces solutions reposent en grande partie sur le dynamisme de leur communauté d'utilisateurs. Sur le forum des utilisateurs de Ganesha (environ 500), des milliers de messages témoignent des échanges d'expériences, signalent des bugs, proposent des enrichissements fonctionnels dans une ambiance d'entraide générale. Certains utilisateurs allant jusqu'à développer des greffes intégrées aux prochaines versions des plates-formes.

Comparées à la plupart des plates-formes payantes du marché, ces solutions gratuites se révèlent moins riches fonctionnellement, mais brillent, en revanche, par leur simplicité. « Ganesha évolue en fonction des besoins de nos clients et de la communauté des utilisateurs qui fait office de baromètre », commente Marc Vincent. La version 2 de Ganesha intégrera, ainsi, les normes AICC et Scorm, facilitant la traçabilité des parcours des stagiaires.

Haut débit : les retards français

La Datar a présenté, en juin dernier, une étude sur La France numérique. Le haut débit (ADSL, câble Internet, boucle locale radio, fibre optique...), « qui conditionne le développement de la société de l'information », était, fin 2002, accessible à 74 % de la population française, concentrée sur 21 % du territoire, soit près de 9 000 communes. Mais 26 % des Français, soit 15 millions de personnes, sont situés dans des communes ne disposant d'aucune offre (hors satellite et liaisons louées). Le taux de couverture de la population par au moins une technologie haut débit varie de 0 % à 90 % selon les départements. Hors Ile-de-France, le taux de sites publics (mairie, école, hôpital...) ou d'entreprises situés dans une zone haut débit varie de 42 % à 81 % pour les premiers et de 55 % à 84 % pour les secondes ! Seul un tiers de la population française disposait, fin 2002, d'au moins deux technologies d'accès, soit 1,6 % du territoire.

L'investissement des acteurs publics (Etat, collectivités territoriales...) pour le déploiement du haut débit varie de 5 euros par habitant à 278 euros selon les projets, avec une moyenne nationale de 52 euros par habitant. « L'intensité de cet effort n'est pas toujours proportionnelle à la taille de la collectivité territoriale concernée », note la Datar.

Enfin, si l'étude constate une utilisation plus forte d'Internet dans les PME (77 % d'entre elles seraient connectées), elle enregistre un retard par rapport à nos voisins européens. Le meilleur taux de connexions hors Ile-de-France atteint 86 %, contre plus de 95 % pour la meilleure région allemande ou suédoise.

Les appels à projet de l'Europe

Afin de faire de l'Europe « l'économie de la connaissance la plus dynamique du monde », la Commission européenne a lancé, le 19 juillet dernier, le troisième appel à projet d'un programme spécifique au e-learning. Ce projet, clôturé le 22 septembre, s'adresse aux universités, aux entreprises, aux organismes de formation, et vise prioritairement des projets portant sur l'enseignement des langues, le e-learning dans les PME et les jeux éducatifs.

En 2001, le premier appel à projet e-learning a financé 29 projets pilotes. En 2002, le deuxième a cofinancé 20 projets. Concernant ce troisième appel à projet, l'Europe pourra apporter jusqu'à 50 % du financement avec des enveloppes allant de 100 000 à 400 000 euros.

Cette année, la Commission européenne a ouvert un site portail affichant les projets en cours et les modalités de demandes de financement. Si le délai est passé pour ce 3e appel à projet, d'autres sources de financement se trouvent dans des programmes plus larges, comme celui de l'IST (Information society technologies), qui concerne toutes les créations de logiciels. « Il faut identifier le projet le plus ciblé pour postuler. Près de 40 % des projets sont écartés dès la première étape de sélection, qui se focalise sur l'adéquation avec les critères d'éligibilité », avertit Mireille Van Der Gerraf, responsable des éditions Eirofunding chez Welcome Europe, une société proposant un service de veille sur les fonds européens (eurofunding), de la formation et du conseil en termes de montage de dossiers de candidature.

<http://www.elearningeuropa.info>