Toutes les composantes d'un remake de 1993 semblent réunies : les prévisions de croissance sont revues à la baisse de mois en mois (0,9 % en juillet contre 0,2 % à 0,5 % actuellement), le déficit de l'assurance chômage se creuse (il sera supérieur à 3,3 milliards d'euros en 2003), et le nombre de chômeurs indemnisés a atteint, selon l'Unedic, son record historique, totalisant 2 523 800 personnes, fin juillet, soit une hausse de 9,3 % sur un an.

Et ce ne sont pas les résultats du second trimestre 2003 qui permettront d'augurer un changement de tendance.

Car, si le ministère du Travail annonce une stagnation de l'emploi salarié, l'Unedic, de son côté, dont le champ est différent, a indiqué une baisse de 0,1 %, soit une perte de 15 200 postes sur la même période, due, en partie, à l'industrie (moins 24 000 postes au deuxième trimestre). Depuis 2002, ce secteur a supprimé environ 20 000 postes chaque trimestre.

Seules deux filières industrielles tirent leur épingle du jeu, le secteur de l'eau, gaz et électricité (hors EDF-GDF) et les secteurs des industries agricoles et alimentaires.

Résultat ? L'assurance chômage, qui vient de contracter un emprunt garanti par l'Etat de 4 milliards d'euros sur cinq ans, envisage, désormais, de le compléter par des emprunts à court terme pour renflouer son déficit, mais rappelle que la situation est comparable à celle de 1994. Le régime avait, alors, dû emprunter 2,35 milliards d'euros, qui ont été remboursés depuis.

180 000 personnes se verront, pourtant, privées d'allocations en fin d'année prochaine. Elles basculeront, en effet, dans le nouveau système d'indemnisation, décidé le 20 décembre 2002, qui réduit la durée d'indemnisation des chômeurs. « Auparavant, on ouvrait des droits pour trente mois, aujourd'hui, on ne les ouvre que pour vingt-trois mois, explique Jean-Pierre Revoil, le directeur de l'Unedic. Au 1er janvier 2004, un chômeur qui a touché des allocations pendant vingt-cinq mois aura atteint la durée maximale d'indemnisation, il sera donc radié de l'assurance chômage. » Un accompagnement spécifique prendra alors le relais.