Lier le contrat de travail au contrat commercial en recourant aux contrats de chantier, étendre la durée des CDD, avoir la mainmise sur le compte épargne temps afin de mieux gérer les intercontrats, telles sont quelques-unes des pistes de réflexion que le Syntec Informatique vient de consigner dans un "document de position", préparatoire à la future plate-forme de négociation sur l'emploi dans les SSII. Il entend le présenter à la partie syndicale et au gouvernement d'ici à la fin de l'année. Enjeu : introduire de la flexibilité dans un secteur fortement secoué par les aléas conjoncturels.

Dévoilées le 2 septembre dernier par Le Monde informatique, ces propositions sont fraîchement accueillies par les représentants des salariés. « Cette recherche de flexibilité à tous crins ne nous semble pas la meilleure façon d'aborder la gestion prévisionnelle des compétences ni de se préparer à une reprise annoncée en 2005 », commente Ivan Béraud, secrétaire général du Betor-Pub CFDT.

Le dispositif de compte épargne formation, dont l'accord a été signé il y a deux ans, est encore largement sous-exploité par les grandes SSII. « Une telle stratégie se fera au bénéfice d'un transfert de l'emploi vers l'intérim, les indépendants et le portage salarial », ajoute Ivan Béraud. Pour Régis Granarolo, président du Munci (Mouvement pour une union nationale des consultants en informatique), « hormis le contrat de chantier, certaines mesures peuvent se discuter. Mais en contrepartie, les consultants doivent pouvoir bénéficier de garde-fous au niveau des clauses de mobilité et refuser des missions si ces dernières ne sont pas en adéquation avec leurs compétences ».