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« Le risque de réputation incite les grandes entreprises à agir »

SANS | publié le : 16.09.2003 |

E & C : Pour quelles raisons les grandes entreprises commencent-elles à se soucier de la qualité sociale de leurs fournisseurs et de leurs sous-traitants ?

F. F. : J'en vois trois principales. La plus ancienne est liée aux politiques de qualité. Pour assurer une qualité et des délais toujours respectés, il s'agit de privilégier un type de fournisseurs avec lequel une relation de partenariat s'inscrira dans la durée. C'est la démarche de constructeurs automobiles comme Renault, avec sa charte Optima pour les fournisseurs de rang 1, ou de Sanofi-Synthelabo, dans la pharmacie.

Il y a aussi, désormais, une contrainte externe : les agences de rating social interrogent les entreprises sur leurs relations avec les fournisseurs. La Global reporting initiative (GRI), ou la loi NRE en France, leur demande de documenter ce chapitre de l'acte d'achat ou de la relation fournisseurs.

La motivation la plus récente est le risque de réputation. Un dysfonctionnement chez le sous-traitant peut impacter l'image du donneur d'ordres. Accor l'a bien compris. Sur le marché des biens de consommation, plus sensible encore aux boycotts que celui des services, cette contrainte est d'autant plus forte.

E & C : Quelles démarches les entreprises les plus en pointe sur le sujet mènent-elles ?

F. F. : La première consiste à demander au fournisseur de s'engager à respecter un code de conduite défini par le donneur d'ordres.

L'approche qualité est une autre solution : on demande au fournisseur de satisfaire à certaines normes, environnementales, comme l'ISO 14 000, ou sociales, dans quelques cas, avec la SA 8 000. Troisième attitude : la réalisation d'audits visant à contrôler, chez le fournisseur, la conformité avec des règles minimales, par exemple, celles de l'OIT. Réalisés par des ONG spécialisées ou des cabinets internationaux, ces audits peuvent conduire au déréférencement du fournisseur.

Le plus nouveau est peut-être l'idée qui progresse, selon laquelle une grande entreprise ne peut pas faire peser toujours plus de pression sur les coûts ou externaliser des risques, tout en exigeant le respect de principes éthiques. On cherche plus souvent, désormais, à accompagner le fournisseur, par exemple pour une labellisation, à pérenniser la relation, voire à accepter de payer un peu plus des produits ou un service socialement responsables.

(*) Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises.

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