logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Du travail et des hommes, Michaël Grunelius, éditions Perrin, 210 pages, 18,50 euros.

SANS | publié le : 16.09.2003 |

Après son introduction, en France, en 1957, et pendant plus de vingt ans, le travail temporaire fut la bête noire des syndicats, qui y voyaient la quintessence de l'exploitation capitaliste. Pourtant, les travailleurs eux-mêmes apprécient souvent cette forme de travail souple et ignorant la routine. La formule a même ses aficionados qui ne souhaitent plus, alors, exercer leur métier autrement.

Manpower, qui fut le pionnier en la matière, d'abord cantonné au personnel de bureau, étend vite son champ d'action aux ouvriers de l'industrie. Aujourd'hui, Manpower France est un réseau de 1 050 agences, 135 000 personnes détachées quotidiennement, plus de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 80 000 clients. En 1969, un premier accord avec la CGT préfigurera la loi de 1972 sur le travail temporaire. Création de la première école de secrétariat, en 1965, attribution d'une prime de fin de mission, en 1966, négociations paritaires...

Michaël Grunelius, qui fut au départ de cette aventure de la modernité, raconte l'invention progressive des règles professionnelles et éthiques d'un nouveau métier. Maintenant que le travail temporaire a largement acquis droit de cité, il est certain que nombreux seront ceux qui se pencheront avec intérêt sur cette tentative pour inventer une autre forme de travail, en donnant au travailleur intérimaire une couverture sociale spécifique grâce à la politique contractuelle.

A une époque où le travail change, devient plus flexible et se nomadise, cette success story peut, si ce n'est servir de modèle, au moins servir de jalon de réflexion pour faire bouger les mentalités et la législation.

L'AUTEUR

- Michaël Grunelius est fondateur et président du conseil de surveillance de Manpower France.