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Un DRH comme parrain

SANS | publié le : 09.09.2003 |

Depuis 2001, des DRH allemands de grandes entreprises, actifs ou retraités, parrainent des chômeurs de longue durée pour essayer de leur ouvrir les portes du monde du travail.

« Je pensais que cela serait plus facile », admet Karl Hagemann, ancien DRH de l'assureur allemand Provinzial Versicherung, à Kiel, aujourd'hui retraité. Depuis deux ans, il parraine des chômeurs de longue durée et use de ses contacts pour leur ouvrir les portes du monde du travail. Comme lui, ils sont une trentaine de DRH, à la retraite ou encore actifs, issus d'entreprises de toute taille, dans le Schleswig-Holstein, au nord de l'Allemagne, à s'occuper bénévolement de demandeurs d'emploi.

Initiative nationale

Le projet a été mis en place à l'été 2001 par les services sociaux de l'église protestante (KDA) et quelques entreprises, dans le cadre d'une "initiative nationale pour l'emploi", lancée un an plus tôt par de grands chefs d'entreprises allemandes. L'idée semblait séduisante. Qui pourrait, mieux que des DRH, aider des chômeurs à retrouver du travail ?

Une trentaine de responsables RH avaient accepté de tenter l'expérience. Depuis lors, une cinquantaine de chômeurs ont été parrainés. Dix d'entre eux ont retrouvé un emploi malgré les difficultés. Car l'expérience est souvent déroutante pour les professionnels qui, soudain, traversent le miroir. Habitués à embaucher des profils qualifiés, triés sur le volet, ils se retrouvent confrontés à des personnes à problèmes, dont ils doivent se porter garants.

« C'est un autre monde », reconnaît, ainsi, Karl Hagemann. Les chômeurs de longue durée souffrent parfois d'alcoolisme, parlent mal l'allemand ou n'ont pas de qualifications. « La découverte de cet univers constitue souvent un choc pour les DRH. Certains baissent les bras », explique Norbert Wink, de l'église protestante, qui a d'ailleurs mis en place des séminaires de formation où les parrains peuvent échanger leurs impressions.

Au cas par cas

Les initiateurs ont aussi été surpris par la difficulté de trouver des chômeurs prêts à devenir filleuls. Le relai avec les agences pour l'emploi ne fonctionne pas bien. Certains chômeurs de longue durée ont en outre du mal à accepter les réflexions parfois dures de leur parrain.

Quand le parrainage se solde par un succès, les deux parties en sortent gratifiées. Hans-Wilhelm Grabbe, DRH à la banque publique du Schleswig-Holstein, la Landesbank, le sait. Il a aidé un jeune Russe d'origine allemande, maîtrisant mal la langue de Goethe, à trouver un job comme manoeuvre. Pour cela, il a rédigé avec lui une lettre de motivation, qu'il a ensuite remise personnellement à une trentaine d'employeurs potentiels.

Selon lui, ce parrainage ne résoudra pas le problème du chômage de longue durée, mais apporte une aide au cas par cas. « Il permet aussi aux DRH de mieux comprendre la situation des chômeurs », conclut Karl Hagemann, qui souhaiterait voir plus de DRH en activité parmi les parrains.