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SANS

Surtout pas de zèle !

SANS | publié le : 09.09.2003 |

Au travail, il y a ceux qui se défoncent, ne comptent pas leurs efforts, badgent à midi comme s'ils allaient déjeuner, puis reviennent dans leur bureau terminer leur projet. (Histoire de ne pas accumuler trop de jours de récupération.) En face de ces mordus du boulot, il y a ceux qui ne font surtout pas de zèle. Déçus par leur entreprise, peut-être, sans illusion sur leur travail, visiblement, ils font juste ce qu'il faut mais rien de plus. Au lieu de prendre un message pour un collègue absent, ils vous disent de rappeler plus tard. Au moment d'expliquer quelque chose par téléphone, ils préfèrent vous envoyer la dernière présentation Powerpoint qui traite du sujet. A la fin d'une réunion, ce type de collaborateur sort régulièrement sans rien à faire alors que tous les autres se retrouvent avec des tâches sur les bras. Est-ce de l'astuce ? De la paresse ? Ou une attitude nonchalante ? Bien souvent, la réponse est plus simple.

La stratégie du moindre effort dénote qu'une personne a décroché : celle-ci "laisse courir" parce qu'elle n'est plus motivée. Dans les entreprises en bonne santé, pourtant, qu'est-ce qui donne au salarié l'envie d'en faire plus ?

Tout d'abord, la compréhension de son job et des liens que son activité entretient avec les autres. Sans pouvoir se situer dans un groupe qui sait où il va, qui poursuit des objectifs connus de tous et où chaque personne compte, l'individu ne voit pas l'intérêt de sa contribution. Il est comme noyé dans une grande machine trop complexe qui le dépasse. L'individu a également besoin d'être reconnu. Quand un manager fait suivre un message sans explication, il souffre. Quand un collègue lui refile un dossier incomplet à finir en urgence, il s'énerve. « Je ne suis pas un pion ! » Quand les directeurs "oublient" de dire bonjour dans les couloirs, il peste encore. Le besoin d'être respecté et considéré commence dans les gestes simples du quotidien. Il va jusqu'au désir d'être valorisé et apprécié pour ce que l'on fait. Peut-on rentrer chez soi en disant : « On m'a fait des remarques super sympas aujourd'hui » ? Pas toujours.

Enfin, le manque de zèle le plus flagrant fleurit dans les entreprises en restructuration. Rien de tel qu'une bonne réorganisation (ou sa simple rumeur) pour anéantir la visibilité des personnes : stratégie de l'entreprise, objectifs de chacun, sens de son travail, pérennité des projets, tout valse ! Le blues s'abat et beaucoup sont tentés de baisser les bras avec une contagion galopante. A quoi bon se défoncer, quand on ne sait pas où cela mène ?

Rude responsabilité pour les managers et les leaders d'influence. Maintenir un moral élevé et redonner du sens à ses collaborateurs devient une authentique marque d'excellence.