Pas question d'opposer la rationalité scientifique à la sensibilité, pour Christine Cayol, professeur de philosophie et consultante en formation auprès des entreprises. L'une comme l'autre sont à travailler également, bien que selon des techniques différentes. Il importe seulement de ne pas stériliser l'une en développant l'autre.

Dans la pratique de la sensibilité, rien ne sert moins que les équations et les outils informatiques. L'auteur fait le pari que la peinture comme la littérature peuvent être formatrices. Le théâtre de Shakespeare, qui nous apprend à démêler les passions humaines, le cinéma de Hitchcock, qui nous incite à la vigilance, nous apprennent autre chose, mais quelque chose d'aussi utile que les théories du management les mieux formalisées. Les toiles de Picasso sont une invitation à l'esprit d'innovation et d'entreprise. Et, ainsi, à l'envi, pour toutes les oeuvres du champ artistique.

Qui plus est, se confronter à cette culture, souvent occultée par le monde trop uniquement comptable des affaires, permet de développer cette fameuse intelligence sensible, sans laquelle les actions humaines perdent non seulement de leur sens et de leur charme, mais peut-être aussi, tout bêtement, de leur efficacité. C'est sur le chemin de la réintégration de cette composante humaine, dans sa pleine dimension, que nous invite Christine Cayol, qui nous entraîne à redécouvrir quelques oeuvres maîtresses de notre patrimoine culturel.