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Une réforme de l'image et du financement

SANS | publié le : 02.09.2003 |

Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat aux PME, a annoncé, le 27 août, qu'il souhaitait lancer une réforme du financement et améliorer l'image de l'apprentissage, afin de revaloriser ce mode de formation.

Le secrétaire d'Etat aux PME veut redorer le blason de l'apprentissage et, pour cela, a exposé ses pistes de réflexion, le 27 août dernier. Parmi les mesures envisagées : l'amélioration des conditions matérielles et statutaires des apprentis, l'ouverture de passerelles avec d'autres filières de formation, une meilleure reconnaissance dans les conventions collectives du rôle de maître d'apprentissage, un toilettage des circuits de financements (une étude a été commandée pour la fin septembre à l'Inspection générale de l'industrie et du commerce)... On y trouve, également, la possibilité d'utiliser les fonds de la formation professionnelle pour financer l'apprentissage et l'idée d'un transfert de financement de l'Education nationale vers les CFA, au motif que les lycées professionnels enregistreraient moins d'entrées de jeunes en formation, alors que les CFA ont des problèmes de trésorerie.

Amélioration nécessaire

Hormis ces deux aspects financiers, les autres propositions ont souvent été avancées par les gouvernements précédents. Le fait qu'elles soient à nouveau mises en avant montre que la question est récurrente et avance très lentement. Mais l'amélioration du sort et du parcours des apprentis est d'autant plus nécessaire que peu d'entre eux le sont devenus de leur plein gré et que le taux de rupture des contrats reste de 25 %. Au final, Renaud Dutreil estime que l'apprentissage doit « changer d'image pour séduire jeunes et parents ». L'image détériorée de l'apprentissage serait due, selon le secrétaire d'Etat, à l'imprégnation de la « culture Bourdieu » chez les parents et à l'Education nationale, « une culture qui dénigre l'apprentissage et le classe en bas de la hiérarchie des savoirs ».

Image peu attractive

Reste que le secrétaire d'Etat n'avait pas la réponse à une question fondamentale : comment éviter que l'orientation vers l'apprentissage ne soit faite, majoritairement, par défaut pour les moins bons des élèves ? Les autres, destinés à des parcours supérieurs, ne se tournent vers cette filière de formation qu'à la condition d'avoir de solides engagements en termes de rémunération et de déroulement de carrière.

A l'interpellation : « Seriez-vous prêt à proposer que les apprentis soient payés au moins le Smic ? », Renaud Dutreil a répondu que cela serait contre-productif pour le développement de l'apprentissage, qui subirait, alors, d'autant plus fortement la concurrence des contrats Fillon, qui ne comptent pas de formation. Paradoxe : ces contrats créés justement par le gouvernement auquel appartient Renaud Dutreil, risquent de ne pas faciliter la remise à l'honneur de l'apprentissage, alors que le même gouvernement souhaiterait voir passer le nombre d'apprentis de 365 000 à 500 000 d'ici à 2007.