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« Une bonne articulation entre la finalité du 3e cycle, son niveau et sa nature »

SANS | publié le : 02.09.2003 |

E & C : Une meilleure lisibilité des troisièmes cycles en GRH se trouve au coeur des préoccupations des responsables de programmes. Partagez-vous leur souci ?

B. G. : Il existe un manque de transparence sur la réalité de nombreuses formations. Cela s'avère d'autant plus crucial que les étudiants des 3es cycles RH viennent de différentes disciplines et pourraient se satisfaire d'une simple formation de reconversion, abordant les bases de la GRH. Or, cela ne correspond pas à une exigence de 3e cycle.

Un exemple : à l'heure actuelle, tous les intitulés de cours comportent le mot "international", comme ils comportaient le mot "audit" voilà cinq ans, sans que cela ne change grand-chose au contenu. En réalité, c'est plus la manière dont les enseignements prennent en compte la complexité induite par l'international qui importe. Et cette manière-là est rarement affichée !

E & C : Quels sont, alors, les critères qui font la qualité d'un troisième cycle en RH ?

B. G. : Le succès d'un programme repose sur sa capacité à articuler quatre dimensions : la finalité de l'enseignement, son niveau, sa nature et, enfin, la posture observée. Ainsi, la finalité d'un DESS ou d'un mastère spécialisé en RH étant professionnelle, il doit exister une relation forte avec la profession. Pour autant, annoncer 100 % d'intervenants professionnels n'est pas une bonne réponse. En effet, un 3e cycle suppose une exigence de niveau (c'est la seconde dimension) : la formation doit reposer sur une interrogation des savoir-faire professionnels par les disciplines académiques. D'où l'importance du niveau des enseignants, et des enseignements, qui doivent aller vers la capacité d'analyse des situations et d'imagination des réponses.

Puis, entre en jeu la nature du programme. Ce qui combine le contenu, qui est souvent assez semblable d'un diplôme à l'autre, avec l'orientation disciplinaire. La dernière dimension est la posture. Celle-ci peut être instrumentale, idéologique, ou encore, une posture critique au service de l'efficacité managériale. Cette posture nous a semblé celle qui correspondait le plus à l'exigence de niveau et à la philosophie d'une grande école de gestion. Quoi qu'il en soit, dans un troisième cycle, l'esprit est plus déterminant que le contenu formel.