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Lafarge Polska revitalise un bassin d'emploi

SANS | publié le : 02.09.2003 |

Lafarge a taillé dans les effectifs pléthoriques des entreprises d'Etat qu'il a rachetées. Mais Lafarge Polska a aussi reconverti les salariés et introduit un système de revitalisation de l'activité régionale et de l'emploi. C'était inédit en Pologne.

Reconversions et revitalisation de l'économie ? Jusqu'à pré- sent, on ne connaissait pas en Pologne ! Depuis peu, dans ce pays, les sociétés françaises introduisent cette notion autour des entreprises polonaises rachetées. Comme Lafarge, le cimentier français, qui, de 1995 à 1998, a acheté trois usines polonaises après leur privatisation... Dans un pays où les entreprises employaient des effectifs pléthoriques, les groupes étrangers restructurent. Ainsi, Lafarge a réduit de deux tiers les 3 000 postes de ses usines. Mais, avec pragmatisme et longueur de temps, en favorisant les reclassements, voire l'essaimage.

Reclassements favorisés

Tout commence par un package pour les départs volontaires, six à dix mois de salaire. Négocié en 1999 avec les syndicats, cet accord est applicable jusqu'à fin 2004. Il s'accompagne d'un reclassement dans les activités annexes de la société - restauration, maintenance - et instaure un programme de formation continue. « Nous avons cherché à laisser le moins de gens possible sur le carreau, explique Joanna Kowalska, DRH de Lafarge Polska. Nous avons versé des indemnités, bien sûr. Mais nous avons aussi voulu encourager à changer d'emploi, monter une petite société à plusieurs, par exemple, ou bien sous-traiter pour les cimenteries... » Une mission emploi permanente est créée. Avec les intéressés, ses responsables défrichent : travail en indépendant, rédaction de CV, cadre juridique pour créer une entreprise, business plan, politique commerciale, travail à l'étranger, etc. Rien n'est laissé au hasard.

Renforcement du bassin d'emploi

Au fil des mois, autour des cimenteries françaises, se constitue un bassin d'emploi : sous-traitants, PME, services de transports. Certaines sociétés sont créées par les ex-salariés des anciennes "cementownia" polonaises et avec l'aide de Lafarge Polska. Peu à peu, le tissu industriel de la région se renforce. Besoin vital pour la région : autour de Kielce, par exemple, on compte 30 % de chômeurs ; 70 % des personnes licenciées ont ainsi trouvé une solution. Aujourd'hui, la mission emploi met en chantier un projet complémentaire : trouver des investissements étrangers, pour renforcer le bassin d'emploi.

Avec ce nouvel objectif, Lafarge Polska et les autorités locales coopèrent et participent à des missions en France. « Au début, personne n'y croyait ! », dit encore Joanna Kowalska. Et Rémy Sérafin, vice-président, ajoute : « Pour la première fois en Pologne, on a investi sur des salariés... qui quittaient la société ! »