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La réforme européenne freine la d émarche

SANS | publié le : 02.09.2003 |

Lancée en juin 2002 par les adhérents de l'association Références RH, la procédure d'accréditation des troisièmes cycles de GRH a été provisoirement suspendue. Elle a toutefois débouché sur la rédaction d'une charte de qualité.

Le 14 juin 2002, se réunissaient, pour leur première assemblée générale, les membres de l'association Références RH, créée quelques mois plus tôt pour promouvoir la qualité de la formation en GRH. Ils donnaient alors le coup d'envoi d'une démarche ambitieuse : la création d'un label de qualité pour les troisièmes cycles spécialisés (voir Entreprise & Carrières n° 627 du 25 juin 2002). L'objectif : trier le bon grain de l'ivraie, parmi plus d'une centaine de DESS et troisièmes cycles consacrés à l'enseignement de la GRH.

Clarification de l'offre

Une initiative à laquelle étaient associés l'Institut de l'audit social mais aussi l'ANDCP, demandeuse d'une clarification de l'offre : « Face à la prolifération des formations, les DRH manquent de visibilité sur la nature des enseignements ou des intervenants », souligne, en effet, François Mancy, son représentant au sein de Références RH. Ce jour-là, les membres de l'association avaient chargé deux formations de tester " à blanc" le processus d'accréditation et de vérifier la pertinence des critères retenus (nombre d'heures d'enseignements en RH, stage, origine des enseignants...) : le mastère management stratégique des RH d'HEC et le DESS management des RH de Lille-1. Finalement, seul le premier a mené la démarche à son terme.

Respect des exigences

« Nous avons fourni à la commission d'accréditation divers documents prouvant le respect des différentes exigences, notamment les feuilles d'évaluation des participants, tandis que l'un de ses membres est venu, au mois d'avril dernier, vérifier sur le terrain la véracité de nos propos », raconte Charles-Henri Besseyre des Horts, responsable du programme. La commission a bel et bien décerné au cursus un satisfecit, qui ne sera cependant officiel qu'une fois le label opérationnel. C'est-à-dire, en tout état de cause, pas avant 2006. En effet, le 19 juin dernier, l'association Références RH a décidé de suspendre la démarche. En cause : la réforme européenne des diplômes d'enseignement supérieur (voir encadré p.19), qui entraînera la disparition pure et simple du DESS. « Dans ces conditions, il était inutile de délivrer des accréditations qui seraient rapidement devenues obsolètes, selon des critères qui ne s'appliqueraient pas forcément aux nouveaux masters », souligne Alain Gintrac, président de Références RH.

Charte de qualité

Pour autant, l'association n'a pas voulu mettre son activité en sommeil. Alors, à partir des critères définis pour l'accréditation, elle a rédigé une charte de qualité, à laquelle chaque formation adhérera formellement, en fournissant un dossier explicatif, et en s'engageant moralement à informer l'association de toute modification du contenu de son diplôme.

L'adhésion à cette charte garantira la qualité du signataire (formation de niveau 1, reconnue par l'Etat), celle de l'organisation de la formation (pédagogie reposant sur des mises en situation et des études de cas, stage d'au moins trois mois et thèse professionnelle obligatoires, ouverture internationale, participation de professionnels à la sélection, suivi des diplômés, processus d'évaluation de la formation par les participants et les intervenants), la qualité des enseignants (participation de docteurs en gestion, au moins un tiers des enseignements assurés par des enseignants permanents et un tiers par des intervenants professionnels) et, enfin, celle des enseignements (volume horaire minimum de 300 heures, dont au moins un tiers d'enseignements en GRH).

Pour favoriser le contrôle, par les différents acteurs, de sa bonne application, cette charte sera, dès cette rentrée, remise aux participants (puis, les années suivantes, insérées dans les dossiers de candidature), aux intervenants et aux partenaires professionnels.

Relance du processus

Pour autant, souligne Alain Gintrac, « notre objectif demeure la relance du processus d'accréditation. D'ici là, l'association va continuer ses travaux, pour réfléchir, au fur et à mesure de l'avancée de la réforme LMD, à la manière de faire évoluer la charte, afin que nos critères d'accréditation soient en phase avec la réalité des masters ».

La réforme européenne des diplômes universitaires

Lancée en 1998, à Paris, par les ministres de l'Enseignement supérieur français, anglais, allemand et italien, puis officialisée l'année suivante par la "Déclaration de Bologne", cette réforme vise à créer, d'ici à 2010, « un espace européen de l'enseignement supérieur ». Il s'agit, notamment, d'adopter un système dans lequel les diplômes seraient plus lisibles et comparables, mais aussi d'encourager la mobilité des étudiants et des enseignants. Ainsi, il a été décidé de fonder l'architecture des diplômes d'enseignement supérieur sur deux cursus, s'articulant au niveau de la licence.

Un premier cycle de trois ans sera, ainsi, sanctionné par une licence. Elle permettra d'accéder ensuite à un master, en deux ans, ou à un doctorat, en cinq ans (d'où le nom de "réforme LMD", ou encore de "réforme 3-5-8"). Par ailleurs, chaque diplôme sera organisé en semestres, qui donneront chacun lieu à l'accumulation d'un certain nombre de crédits ECTS (European credit transfer system).