D'ici à 2005, les activités assurances et finance de Carrefour devront s'être "rapprochées" au sein d'une nouvelle entité baptisée Finances et assurances Carrefour. Depuis une vingtaine d'années, l'enseigne de grande distribution s'est diversifiée en proposant des produits financiers (prêts personnels, épargne, assurance vie...) et d'assurance (IARD). Elle s'est, pour cela, associée avec Cetelem et Mutuelles du Mans assurances (MMA), dont elle distribue les produits via ses hypermarchés. Les produits financiers sont, ainsi, diffusés dans les 216 hypermarchés français du groupe, et les produits d'assurance, dans 50 d'entre eux.

Jusqu'à présent, les deux activités fonctionnaient de manière autonome. Afin de créer des synergies et de développer le maillage du territoire pour la partie assurance, Carrefour a décidé de rapprocher ses équipes. Chaque commercial devra, désormais, être capable de vendre indifféremment de l'assurance ou de la finance. Afin d'y parvenir, le groupe a dû monter un plan de formation important.

Les 1 300 "financiers" devront suivre une formation de 200 heures, qui leur permettra d'obtenir l'habilitation nécessaire à la distribution de produits d'assurance. De leur côté, les "assureurs" suivront un cursus d'environ 150 heures. Les formations métier, sur les gammes de produits, notamment, seront conduites par des intervenants internes. Celles plus génériques par des intervenants extérieurs. Le budget formation annuel de Carrefour est d'environ 10 % de la masse salariale. La direction ne précise pas la part spécifiquement dédiée au rapprochement des deux activités. Pour étoffer ses équipes, Carrefour a également décidé de créer environ 100 postes de commerciaux, dont 30 de managers en 2003 et 2004. Les nouveaux embauchés, principalement en CDI, recevront également une formation en alternance et bénéficieront d'un tutorat.

Alors que l'activité finance/assurance ne fait pas partie du coeur de métier de Carrefour, Véronique Coulon, responsable des ressources humaines de l'activité finance, estime que l'enseigne dispose néanmoins d'arguments attractifs, parmi lesquels le "dynamisme" de cette "structure innovante", et, surtout, l'évolution de carrière. « Un jeune commercial pourra devenir manager en deux ou trois ans, quand il lui faudrait plusieurs années, dans le secteur banques/assurances, pour parvenir au même niveau », déclare-t-elle.

Pour attirer de nouvelles têtes, elle table en outre sur les passerelles possibles avec le reste du groupe, qui ouvrent des débouchés, notamment dans les hypermarchés, à des postes de responsable de caisse. Selon elle, la fusion des deux entités n'occasionnera pas de licenciements pour cause de doublons : « 100 % des salariés des deux structures actuelles seront intégrés dans la nouvelle entité. »