Les Français n'attendent rien de bon concernant l'emploi pour l'année 2003. Tel est le constat de l'enquête menée par l'Ifop, que vient de publier la Dares (ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité)*. Ils sont, en effet, 80 % à penser que le nombre des chômeurs va augmenter dans les mois qui viennent. Il faut remonter à 1993 pour trouver un tel résultat. De plus, le sentiment d'être menacé de perdre son emploi s'accroît et approche les 30 %.

Pour autant, ils sont peu nombreux à remettre en cause les politiques de l'emploi ; 36 % trouvent efficaces les mesures de réinsertion pour les personnes en difficulté. Pour l'opinion, le manque de dynamisme du marché du travail est d'abord dû à la mauvaise conjoncture économique. La faiblesse de l'activité est le principal frein à l'embauche (37 %), précédant le niveau des cotisations sur les salaires (34 %). Pour quatre Français sur dix, alléger les cotisations sociales pour les employeurs est efficace pour créer des emplois. Toutefois, 55 % pensent que cela « provoque, avant tout, un effet d'aubaine pour les entreprises ».

La hausse du chômage ne va pas de pair avec une baisse des tensions sur le marché du travail, selon les personnes interrogées. Plus de quatre Français sur dix estiment que les difficultés de recrutement vont augmenter dans les prochains mois. La faiblesse des salaires proposés en serait la principale cause, selon 46 % de l'opinion.