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Les conflits de l'été ont ébranlé les règles de la représentativité

SANS | publié le : 26.08.2003 |

E & C : Quel constat tirez-vous des conflits sociaux de l'été ?

J.-C. D. : Ils nous éclairent, tout d'abord, sur ce qu'est, aujourd'hui, le paysage syndical. Si, auparavant, se maintenait un certain consensus, il a explosé cet été. Les mouvements sociaux de ces derniers mois ont fait apparaître trois fronts : celui de l'opposition avec la CGT, FO et l'Unsa, un pôle réformiste avec la CFE-CGC et la CFDT, et, à la marge, Sud.

Par ailleurs, on peut s'interroger sur la pertinence de la stratégie de la CGT et de FO. Bien que considérées comme organisations syndicales leaders chez les intermittents du spectacle, celles-ci n'ont pas su éviter l'éclosion de nombreuses coordinations avec lesquelles elles doivent compter, sous peine d'apparaître comme reléguées au second plan.

E & C : Quelles sont les conséquences de cette nouvelle donne sociale ?

J.-C. D. : D'abord, de nous interroger sur la valeur des accords signés avec des partenaires sociaux. Qui est légitime ou non pour signer ? Qui peut les remettre en cause : les signataires, les non-signataires, les coordinations, le gouvernement ? Ce qui vient de se passer pour les intermittents du spectacle est-il transposable à des accords de branche ou à des accords d'entreprise ? Bref, il convient de se poser la question des critères à retenir pour la représentativité sociale. S'agit-il de la représentativité dans l'entreprise, dans la branche, ou de celle obtenue aux prud'hommes ? S'agit-il du nombre de signataires ou de leur représentativité en voix ?

A n'en pas douter, les critères de représentativité actuels ne veulent plus rien dire, non pas au niveau de la représentation nationale, mais à celui de l'expression de cette représentativité dans l'entreprise. Il est donc temps d'éclaircir rapidement ces points sous peine de voir toutes les négociations à venir entachées de suspicion et le dialogue interne aux entreprises bloqué par des recours en annulation de plus en plus nombreux.