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Une démarche originale qui a du mal à décoller

SANS | publié le : 15.07.2003 |

Depuis une loi de 1996, des partenariats peuvent être noués entre les services d'incendie et de secours (SDIS) et les entreprises locales pour développer le volontariat chez les soldats du feu.

En France, 85 % des sapeurs-pompiers sont volontaires. Or, le volontariat connaît, depuis 1980, une crise sans précédent, alors que le nombre d'interventions ne cesse d'augmenter. La loi du 3 mai 1996, relative au développement du volontariat dans le corps des sapeurs-pompiers, avait pour ambition d'impulser une nouvelle dynamique. Elle valorise et protège le pompier volontaire. Ses missions, identiques à celles de son collègue professionnel, sont considérées comme du temps de travail effectif. Il ne peut être licencié ou sanctionné pour ses activités. Il a droit à un temps de formation pour apprendre le métier et pour se perfectionner.

Ménager les employeurs

Soixante pour cent des volontaires étant des salariés, il s'agissait aussi de ménager leurs employeurs afin qu'ils y trouvent des avantages et ne vivent plus le volontariat comme une contrainte. La loi pose, ainsi, le principe de conventions entre les employeurs et les services d'incendie et de secours (SDIS), qui précisent les modalités des disponibilités.

Ces conventions prévoient, aussi, que l'employeur bénéficie de remises sur les primes d'assurance incendie, qu'il peut toucher les vacations horaires versées par les SDIS à la place de ses salariés, à condition qu'il maintienne leur rémunération, et qu'il peut imputer les salaires correspondant aux périodes de formation sur le plan de formation. « Cette loi est importante et beaucoup de pays européens nous l'envient », estime le major Claude Vidal, responsable, dans les Pyrénées-Atlantiques, de la cellule du développement et de la prospective du volontariat. Mais le rapport de la mission Fournier, remis en mars dernier au ministre de l'Intérieur, montre qu'elle a été peu appliquée.

Peu de conventions

En 1999, seules 771 conventions avaient été signées. La signature suppose, en effet, que le SDIS soit reconnu organisme de formation (la moitié d'entre eux sont dans ce cas) et que, dès octobre, il soit capable d'adresser à l'employeur un calendrier des formations de l'année suivante afin qu'elles s'intègrent dans le plan de formation. Trois départements sortent toutefois du lot : la Vendée, la Sarthe et les Pyrénées-Atlantiques.

Dans ce dernier département pilote, qui compte 1 992 sapeurs-pompiers, dont 1 540 volontaires, le SDIS a établi un partenariat avec 136 employeurs, publics et privés. A ce jour, 583 conventions ont été signées. Dès la sortie des décrets d'application de la loi, une cellule de développement et de prospective du volontariat a été créée. Son responsable a organisé des réunions d'information à l'intention de tous les volontaires. Il les a transformés en "ambassadeurs de la loi", en les chargeant de remettre une plaquette à leurs employeurs. Ceux-ci n'ont pas tardé à réagir et des rendez-vous ont été organisés. Beaucoup ont été convaincus de l'intérêt que représentait, pour leur entreprise, le fait d'avoir sous la main des sapeurs-pompiers bien formés.

Bon pour l'entreprise

« Dès 1997, nous avons travaillé avec le SDIS pour inscrire au plan de formation des sessions utiles à l'entreprise », explique Louis-André Brioulet, sapeur-pompier volontaire et responsable de la sécurité incendie chez Messier-Dowty, une filiale de la Snecma, qui compte 10 pompiers volontaires parmi ses 830 salariés. Avec un collègue, il a formé 150 salariés au secourisme (il faut, dans les entreprises de plus de 20 personnes, un secouriste pour 20 salariés).

Prévention des risques

Autres sessions de formation : le sauvetage de personnes travaillant sur des toitures ou le port d'appareils respiratoires isolants, obligatoires lors du nettoyage des cuves. En outre, une formation à la prévention des risques chimiques a réuni les pompiers de trois entreprises (Messier-Dowty, une autre du même secteur et une société de gardiennage), ce qui permet à tous de connaître parfaitement les lieux.

L'année 2003 a vu deux innovations supplémentaires. Depuis mai, la validation des acquis de l'expérience (VAE) a fait son entrée chez les soldats du feu du département. Du côté de la formation initiale, une mention complémentaire sécurité civile et d'entreprise démarre, à la rentrée, au lycée professionnel de Mourenx (64) : neuf semaines de stage au SDIS seront obligatoires.

La formation des volontaires

Chaque volontaire suit une formation d'au moins trente jours au cours des trois premières années (dont au moins dix la première), puis un perfectionnement d'au moins cinq jours par an.

Il bénéficie d'une autorisation d'absence, mais l'entreprise n'est pas tenue de le rémunérer. Si elle le fait, le salaire est imputé sur le plan de formation. Sinon, le pompier perçoit une vacation moins élevée.

Les frais de formation sont pris en charge par les services d'incendie et de secours.