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L'esprit PME

SANS | publié le : 15.07.2003 |

Cette entreprise familiale ancrée à Saint-Hilaire-de-Riez, aujourd'hui leader sur le marché de la plaisance, a su augmenter sa voilure en restant simple et résolument régionale.

Endettement zéro, place de leader sur le marché de la plaisance, percée outre-Atlantique réussie, taux de croissance à deux chiffres... Cela va plutôt bien aux Chantiers Bénéteau. Pourtant, cette entreprise familiale vendéenne, créée en 1884, à l'origine pour construire des bateaux de pêche, a essuyé plusieurs tempêtes qui auraient bien pu la faire couler. Mais, après un renouveau du design (Philippe Starck a été du voyage), un recentrage marketing vers une clientèle moins riche et une plus grande industrialisation des process, elle a repris la route.

« Pour autant, les plans sociaux des années 90 ont laissé des traces. L'humilité reste de mise », souligne Jean-François Bonhème, le DRH, très attaché à cette attitude hissée au rang des valeurs de l'entreprise et véhiculée par l'équipe dirigeante (60 % du capital est familial), dont Annette Roux, petite-fille du fondateur, Benjamin Bénéteau, est la figure de proue.

Les pieds sur terre

Chez Bénéteau donc, on reste simple et ce, malgré le rachat de son concurrent direct, le constructeur Jeanneau, et l'ouverture, en 1984, d'une usine de voiliers en Caroline du Sud, la projetant dans le peloton de tête des constructeurs américains. La concurrence ? « On en parle sans s'affoler et en gardant les pieds sur terre. Nous souhaitons garder l'esprit PME, fidèle à nos racines et proche du terrain », affirme-t-il. Autrement dit, l'entreprise est vendéenne et le restera : « Il a été clairement décidé que la croissance se ferait dans notre région. »

Pas étonnant de voir cette PME centenaire recruter sur place et multiplier les partenariats avec les différents organismes de formation locaux, surtout ceux proposant l'apprentissage. « Avec une croissance de plus de 20 % depuis plusieurs années, nous avons dû accueillir quantité de jeunes recrues (en 1964, les Chantiers Bénéteau comptait 18 salariés, puis 788 en 1987, et 2 000 aujourd'hui, NDLR), signale le DRH. Nos métiers sont très spécialisés, c'est pourquoi nous nous appuyons sur cette formule et sur l'expérience de nos anciens, qui savent jouer le rôle de tuteur à la perfection. »

Nouvelle organisation

Le carnet de commandes bien rempli a aussi conduit la direction à revoir son organisation. Au programme : mise en place de groupes projets transversaux, professionnalisation de certains services (qualité, bureau d'études...), montée en puissance de la DRH avec la création d'un service recrutement et la venue d'un responsable de la formation... Les salariés ne sont pas oubliés. « Nos chantiers RH en cours tendent, tout d'abord, au renforcement du rôle de notre maîtrise, annonce Jean-François Bonhème. Nous allons, pour cela, leur apporter différents outils de management via des formations à l'entretien d'évaluation et à la communication. D'autre part, nous nous investissons dans la validation des acquis de l'expérience, en partenariat avec l'Education nationale. Aujourd'hui, une cinquantaine de salariés, jeunes ou seniors, ont déposé un dossier et visent un diplôme de menuisier, de spécialiste du polyester ou de manager. »

CHANTIERS BÉNÉTEAU

> Année de création : 1884.

> Effectifs : 200 salariés, dont 90 cadres et assimilés.

> Exportation : 63 % de sa production.

> Chiffre d'affaires : 260 millions d'euros, en 2002.