logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

« Le label France est toujours très porteur »

SANS | publié le : 15.07.2003 |

E & C : Que recouvre le concept de mondialisation ?

G. C. : Il ne faut pas confondre internationalisation et mondialisation. Le premier terme se rapporte à l'ouverture des espaces économiques nationaux. Avec la mondialisation, nous nous trouvons en face d'économies en situation d'interdépendance absolue. Ce phénomène, qui est apparu au début des années 90, induit des situations de mobilité à vitesses variables. Ainsi, les capitaux financiers sont excessivement volatils. A contrario, les capitaux productifs le sont beaucoup moins. Construire une usine dans un pays étranger prend du temps. Le travail qualifié est, lui aussi, devenu nomade, alors que le travail peu qualifié, auparavant très mobile, l'est de moins en moins.

E & C : Les délocalisations ne sont-elles pas des symptômes de la mondialisation ?

G. C. : A l'exception de certains secteurs, comme l'habillement, les délocalisations représentent moins de 3 % de la production française. Ce processus, qui se fonde exclusivement sur un différentiel de coûts, est très mal vécu parce que destructeur d'emploi, mais, d'un point de vue macro-économique, il n'est pas significatif. Le processus du redéploiement mondial est beaucoup plus important. Il concerne des entreprises qui vont investir dans des pays développés, solvables, à fort potentiel, bénéficiant d'une main-d'oeuvre très qualifiée, pour y rechercher une dynamique pour leur croissance. Le redéploiement mondial n'est, lui, absolument pas néfaste pour l'emploi. Il peut, au contraire, tirer les salariés français vers le haut, via, par exemple, des transferts de compétences.

E & C : Dans ce contexte, les entreprises françaises tirent-elles leur épingle du jeu ?

G. C. : Elles sont tout à fait compétitives. Le niveau de performance des salariés français est reconnu, et la qualité est au rendez-vous. Cela dit, nos entreprises se définissent encore trop par rapport aux notions de produit et de marché, alors qu'elles devraient davantage travailler sur leur coeur de compétences. Le gage de la pérennité, c'est le savoir-faire. En outre, je ne suis pas du tout étonné du succès rencontré par certaines sociétés hexagonales. En premier lieu, parce que le label France est toujours très porteur. Ensuite, parce qu'elles ont réussi à capitaliser sur leurs actifs intangibles : image de marque, qualité, pertinence du produit par rapport aux attentes du consommateur.