logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

2002 : une année de transition

SANS | publié le : 15.07.2003 |

L'enquête "Oscar" sur les salaires des cadres, que la CFDT cadres a publiée le 10 juillet, constate une moindre augmentation du pouvoir d'achat de cette population et pointe les failles de l'individualisation des rémunérations.

Moins bien qu'hier, mais encore mieux que demain. Pour la CFDT cadres, 2002 est « une année de transition » entre 2001, qui fut de bonne tenue, et 2003, où se feront sentir les effets « très pénalisants » du chômage. En 2002, le pouvoir d'achat des 1 238 cadres du panel, employés à plein temps sans interruption de carrière au cours des cinq dernières années, a gagné 1,9 % (2,1 % l'année précédente).

Cela s'explique, selon François Fayol, secrétaire général de la CFDT cadres, par une baisse sensible de l'emploi des cadres, qui crée la modération salariale, par une faible croissance de l'économie (1,2 %), une inflation (1,9 %) plus forte que prévu, et un « certain plafonnement des politiques d'individualisation ». Les auteurs de l'étude relèvent, ainsi, des limites dans ces politiques.

Individualisation

Un peu plus de 50 % des cadres ont perçu, au moins, une augmentation individuelle l'année dernière, contre 65 % qui ont reçu, au moins, une augmentation collective. Ce qui dénote, selon François Fayol, une résistance des hausses collectives des rémunérations alors que la tendance lourde est à l'individualisation.

L'étude constate également que les hausses collectives évoluent selon un rythme bisannuel, opposé à celui des augmentations individuelles ; 15,5 % des cadres déclaraient avoir perçu seulement une augmentation individuelle en 2001, et 19,6 % en 2002, tandis que 45,1 % avaient bénéficié uniquement d'une augmentation collective en 2001, et 34,8 % en 2002. Ce décalage se vérifie sur les années précédentes. «Tout se passe comme si la masse salariale globale à distribuer était assez rigide, mais que la répartition entre augmentations individuelle et collective présentait une certaine souplesse et une certaine alternance», commentent les auteurs. Hypothèse de François Fayol : les DRH cherchent un équilibre entre individualisation/motivation et cohésion des équipes.

« Saupoudrage »

Cependant, l'impact des augmentations individuelles sur la motivation pourrait être limité. François Fayol constate un « saupoudrage » des augmentations individuelles, qui perdent ainsi leur fonction de rémunération de la performance. L'étude remarque, en effet, que des cadres peuvent percevoir des augmentations individuelles tout en perdant du pouvoir d'achat, du fait de la faiblesse de ces augmentations. Ils étaient 23 % dans ce cas en 2002, et 17 % en 2001. Par ailleurs, la fréquence élevée des augmentations individuelles ne se traduit pas par une hausse importante du pouvoir d'achat. Autre point noir : l'entretien individuel d'évaluation, qui ne satisfait pas 26 % de ceux qui en ont passé un, preuve, selon la CFDT, que ces entretiens sont de pure forme.